24 août 2006

Dans ma bulle...

- Ce soir, il va falloir que je copie mon ovaire…

Je n’ai pas lâché la poêle, mais je ne sais pas trop comment elle est restée dans mes mains.

- Pardon?
- Ce soir, il va falloir que je copie mon horaire.
- Ah! Il me semblait aussi...

18 août 2006

Amateurs de questionnaires traditionnels, bonsoir...

Oh, on a Pine sur la ligne 1. Alors, pourquoi pas, avec un retard non négligeable...
1. Attrapez le livre le plus proche de vous, allez à la page 18, qu’y a-t-il d’écrit à la quatrième ligne?
Bon, le plus près. Mesurage effectué. D’accord.
«pas d’interviews, et c’était la secrétaire de son agent» (AUSTER, Paul, Cité de verre)
2. Étirez votre bras gauche aussi loin que possible…Et...?
Comment définir possible. Jusqu’au mur? Jusqu’à ce que je passe à travers le gypse et le béton? Jusqu’à ce que le coude craque? Jusqu’à ce que la chaise se tasse?
3. Quelle est la dernière chose que vous avez regardée à la télévision?
L’écran.
4. Sans vérifier, devinez quelle heure il est:
14h12
5. Maintenant, vérifiez, quelle heure est-il réellement?
14h14 (Quel monde fascinant.)
6. En dehors du bruit de votre ordinateur, qu’entendez-vous?
Le vent qui souffle en fa dièse majeur.
7. Quand êtes-vous sorti pour la dernière fois ? Qu’avez-vous fait?
Tantôt. Eh bien, c’est très simple. Il suffit de tourner la poignée de la porte dans le sens horaire, puis d’ouvrir cette porte susmentionnée en exerçant une poussée latérale vers l’extérieur (ou en tirant vers l’intérieur, veuillez à cet effet consulter le mode d’emploi de votre porte ou allez-y intuitivement). Par la suite, il ne reste plus qu’à poser un pied devant l’autre, et qu’à répéter cette dernière étape en disposant ses pas en quinconce. (Pour tout vous dire, moi, j’avais choisi de commencer avec le pied droit, mais c’est un choix purement arbitraire.)
8. Avant de commencer ce questionnaire, que regardiez-vous?
La poignée de porte.
9. Que portez-vous?
On m'informe que cette question est impertinente. Non, non! Pas de questions indiscrètes.
10. Avez-vous rêvé la nuit dernière?
On me dit que oui.
11. Quand avez-vous ri pour la dernière fois?
Il faudrait poser la question à mon larynx.
12. Qu’y a t il sur les murs de la pièce où vous vous trouvez?
Du gypse peint vert, des tablettes couvertes de livres, de disques et de crayons, un diplôme à gauche et un babillard avec un calendrier et un porte-dossier. (Pas-sio-nant!)
13. Avez-vous vu quelque chose d’étrange aujourd’hui?
Tout à fait, ma blonde attentive devant un film Histoire vraie. Un choc!
14. Que pensez-vous de ce questionnaire?
L’ordre ascendant de la numérotation est extraordinairement rigoureux.
15. Quel est le dernier film que vous ayez vu?
Horreur, c’est de la persécution. Les cinq dernières minutes d’un film Histoire vraie, mais on m'a forcé.
16. Si vous deveniez multimillionnaire dans la nuit, qu’achèteriez-vous?
Mais la paix dans le monde, bien sûr.
17. Dites-nous quelque chose que nous ne savons pas à propos de vous?
Oui, vite, de l’incongru et du drame… Parfois, quand je nage, si je vois un gros requin blanc vigoureux à vingt centimètres de moi, eh bien, il m’arrive d’avoir peur, un peu.
18. Si vous pouviez changer une chose dans le monde, en dehors de la culpabilité ou de la politique, que changeriez-vous?
La paix dans le monde, persisté-je.
19. Aimez-vous danser?
Le plus rarement possible.
20. George Bush:
Que Dieu le blesse.
21. Quel serait le prénom de votre premier enfant si c’était une fille?
Un prénom féminin.
22. Quel serait le prénom de votre premier enfant si c’était un garçon?
Un prénom masculin.
23. Avez-vous déjà songé à vivre à l’étranger?
Tout le monde vit à l’étranger.
24. Que voudriez-vous que Dieu vous dise quand vous franchirez les portes du paradis?
«- Désolé, t’as pas de rendez-vous.
- …
- Oui, je sais, toute une surprise pour un gars qui ne croit ni en Dieu, ni au paradis, mais qui croit un peu aux portes...»
25. Quelles sont les 4 personnes qui doivent faire ce questionnaire sur leur propre blogue?
Devrai-je encore vous épargner? Ou serait-il temps que je me mette à vous importuner?

16 août 2006

Dis donc...

Hier, en attrapant le Téléjournal de 18h (en préparant le souper ou en cambriolant une banque, j’oublie les détails), lorsque Philippe Schnobb (animateur étrange) a dit:

«Alors (insérez un nom de chroniqueuse culturelle), qu’est-ce qu’on se met dans le lecteur cette semaine?… »,


eh bien, je me suis un peu esclaffé. Le caméraman aussi, probablement. (Ah tiens, ça devait être en préparant le souper, les banques sont fermées à cette heure-là.)

13 août 2006

Chronique new-yorkaise III

La visite était annoncée à midi et demi, devant l’horloge au centre du Grand Central Terminal. C’est donc à ce moment et à cet endroit que nous avons fait la connaissance du guide chauvin par excellence, habillé avec un goût très sûr (comment ne pas apprécier la remarquable harmonie de ses courts shorts bleu ciel, de son polo cyan et de ses bas blancs bien relevés dans ses espadrilles blanches?).

Après nous avoir fait remarquer que cet édifice était le plus extraordinaire au monde (à quoi peut bien servir la modestie dans un tel cas?), il s’est empressé de partager les détails architecturaux et techniques qui lui assuraient son poste de guide. Par contre, peut-être eût-il pu passer moins de dix minutes à expliquer la différence entre une station et un terminus, malgré l'ahurissante confusion que ces termes peuvent susciter? Et merci pour ces arrêts de recueillement quasi-mythique qui nous ont permis de constater qu’en effet la hauteur du plafond variait entre les salles (une chute de plafond de dix mètres passe si facilement inaperçue). Et que dire de son intervention empressée pour ramener à l’ordre et chicaner des tout-petits émerveillés par une chauve-souris emprisonnée derrière une cloison vitrée? Imaginez l’horreur, ils avaient cessé de l’écouter! Non mais, pourquoi se laisser distraire par une chauve-souris vivante et essoufflée lorsqu’on a la chance de s’abreuver à la source du savoir d’un tel homme? Ayez honte, petits enfants ingrats!

09 août 2006

Chronique new-yorkaise II

Au siège de l’ONU, Francesca est heureuse d’arriver à la fin de sa visite guidée. Après nous avoir appris que l’important à l’ONU, c’est de discuter; et que la guerre, c’est pas gentil, (tout cela dans un anglais très délicieusement accentué) elle se rappelle avoir demandé le pays d’origine des visiteurs, et décide de se lancer dans une énumération des contributions architecturales ou décoratives pour bien nous satisfaire.

Alors elle récite… Tels rideaux haïtiens, telle pièce danoise, tel tableau italien, telle sculpture chinoise… Et, roulement de tambour (marocain), telles portes canadiennes!

Donc, après la visite, je lui demande si elle parlait des portes de la dernière pièce (ce qui eût passé très près de la honte absolue) ou des portes principales.

- Yes, the main entrance doors!
- Oh! It’s important, rétorqué-je, avec juste le bon soupçon d’ironie.
- Of course it is… me répond-elle, fière et souriante, comme si elle les avait elle-même sculptées.



Admirez! Et jouez au jeu «Qui sur la photo me trouve présentement ridicule de prendre des portes en photo?»

08 août 2006

Chronique new-yorkaise I

Je suis de retour de New York, où j’ai pu sentir à son mieux l’effet odoriférant du soleil plombant sur des sacs de poubelles. Parce que New York, ce n’est pas juste ça, je propose quelques chroniques new-yorkaises, brèves et juteuses. Ou longues et sèches. On verra.

***

Mercredi matin. Attablés à la mezzanine d’un restaurant matinal, devant deux baguels, un jus et un café, nos yeux se portent en garde partagée sur le guide de voyage et sur les clients qui commandent au comptoir. Soudain, le chemin à prendre pour se rendre jusqu’au site de l’ONU perd de son importance. C’est le choc culturel. Un New-Yorkais vient commander son baguel et le chef s’exécute: baguel tranché, fromage à la crème… et ketchup. Tiens, je remarque à cet instant que la bouteille n’était effectivement pas très loin.

Malheureusement, nous n’avons pas pu remarquer si ce client a mis de la relish dans son café.

01 août 2006

Mon patio est plus grand que le tien

Je n’étais pas ici, mais je peux vous le jurer, j’étais ailleurs. Dans l’antichambre de cet espace, j’ai eu beaucoup à faire, vous savez.

Mon abri hypothéqué me réclame moult soins que je me sens disposé à lui accorder. Ainsi, après avoir mis à nu la deuxième volée de marches intérieures, tout l’escalier a connu les joies de la teinture pacane dorée et a succombé à la volupté du vernis à plancher. Des tablettes s’empressèrent de réclamer cette teinture d’allégresse, et elles me surent gré d’avoir acquiescé à leur souhait. Fort de cette expérience solidement acquise, je poussai l’audace jusqu’à entreprendre la quintessence de la tâche manuelle maison; l’Himalaya de la rénovation; oui! oui! arrangeons le patio. Bien assez tôt, après avoir vérifié la capacité de mes fortes solives actuelles et jaugé la faisabilité d’un projet ambitieux d’agrandissement où le porte-à-faux régnait en maître sur deux pieds de portée, je décidai de me lancer et nous nous attaquâmes au garde-corps. Je me dirigeai vers le fournisseur régional, en quête de deux sur six, de tire-fond et de vis enduites d’époxy, tout prêt à mettre un peu de rêve viril sur une carte de plastique. De retour, en m’attelant à la tâche, je découvris rapidement que l’ancien propriétaire était un être tourmenté par la construction en bois, et que monsieur le bricoleur avait décidé d’utiliser des clous vrillés de quatre pouces. Et quoi encore? Monsieur eût probablement jugé bon d’avoir une fondation en ouate, mais il fallut qu’il se bornât à rendre le remplacement du platelage atrocement laborieux. (Attention, blague facile dans quelques instants.) En fait, ces clous étaient de véritables vices cachés. (J’avais été clair.)

Ce fut donc notre baroud d’honneur. N’écoutant que notre insouciante soif de patio, nous entreprîmes de dégarnir les solives. Ce fut une grande épopée. Récemment, après avoir arraché le dernier calvaire métallisé, je retroussai la dernière planche. J’avais vaincu. David contre Goliath, moi contre l’impénitent ancien propriétaire: un même combat. Peut-être un jour verrai-je cet épisode historique à Canal D, après un documentaire qui montre des esclaves égyptiens en train de hisser des pierres au sommet d’une pyramide.

Mais maintenant, je tiens à me recueillir un peu pour saluer la mémoire d’un marteau qui n’a pas survécu au projet. Adieu, vole de tes propres ailes. Tu as fait tout ce que tu pouvais ici. Nous nous en remettrons. Va, et sois heureux dans ta nouvelle vie.

Désolé à mes voisins, qui doivent songer à militer pour un cessez-le-cognement immédiat, voire durable et permanent.