21 décembre 2006

Ô solstice d'hiver...

Cher groupe,

Quoi? Vos canapés ont brûlé au four? Mario Pelchat a envahi la radio de votre voisin, et par les lois de la physique que seuls les trémolos connaissent, ces ondes se répandent dans votre logis où il faisait jadis bon ouïr? Vous faites des cauchemars le soir parce que vous craignez que votre belle-mère ne vous offre des fleurs séchées à Noël? Pas de pitié. Ça vous apprendra à enfourner vos divans, à mal choisir vos voisins, et à user de flagorneries avec belle-maman…

Que le joyeux Noël soit requinqué promptement! Maintenant, tenez-vous tous par la main, le temps que nous formions quorum et que nous entonnions ce bel hymne des vœux du temps des Fêtes. (Gardez les yeux ouverts et ne vous balancez pas trop de gauche à droite, s’il vous plaît. C’est que ça fait un peu sectaire sinon...)

Donc, avant que les cadeaux ne crèchent (ô dieux du calembours, laissez-moi tranquille en 2007) sous le sapin de Noël (ou sous le bambou de la Nativité)(ou sous le palmier du bonheur du Solstice d’hiver), ouvrez donc grand votre cœur à ces vœux bien sentis que je vous lancerai dès maintenant.

Fêtez dignement les joies du bureau! (Si vous êtes une photocopieuse, vous n’êtes pas invitée, désolé. Ces vœux ne s’adressent pas à vous, cessez de lire le courrier d’autrui et copiez-moi dix pages de «Je suis une photocopieuse et j’accepte mon statut.») Célébrez ce que vous aurez bien envie de célébrer le 25 décembre. (Si c’est Jésus, je déteste vendre la mèche, mais il sera vraisemblablement crucifié dans quelques mois cette année encore. Si c’est le bonhomme rouge et blanc, c’est pas mal le temps; le reste de l’année, c’est plutôt tranquille pour lui.) Vous naquîtes jadis entre deux repas de dinde? Assumez, et essayez de vous accaparer l’attention des gens pendant que tout le monde s’empiffre dans la tourtière. Ça vous apprendra à choisir cette date. Que faisiez-vous tout l’été? Vous vous baigniez et chantiez dans votre petit monde intra-utérin, n’est-ce pas... Vous ne vouliez pas faire comme tout le monde, non? Eh bien, dansez maintenant.

Mais, solennellement, que 2007 éclaircisse vos cœurs et y fasse luire la félicité ou la joie. Ou sinon, soyez heureux ou contents. Parce que l’essentiel (il ne faut pas se le cacher), c’est assez important.

(En passant, vous pouvez vous lâcher les mains...)

Allez en paix. Mes meilleurs voeux du temps des Fêtes.

Et surtout, accommodez-vous raisonnablement les uns les autres.

Les attributs de Rona

Google te donne le premier rang lorsque quelqu’un cherche «la poitrine de Rona Ambrose».

Dois-tu t’en réjouir?

17 décembre 2006

Si un iceberg m’était conté…

Charles Tisseyre vantait le sujet de la prochaine émission de Découverte pendant que tu t’apprêtais à ranger la vaisselle (ou t’apprêtais-tu à interroger un détenu russe emprisonné dans ta théière?).

«La semaine prochaine, à Découverte: le mystère du Titanic, du point de vue de l’iceberg…»


La formulation n’était peut-être pas exactement celle-là; toutefois, bien clairement dans ta tête, tu as imaginé un grand film avec un iceberg qui dit: «Attention! Titanic droit devant!», puis des scènes dans lesquelles un iceberg se fait dessiner, nu avec un pendentif, allongé sur un sofa…

Les Oscars t’attendent…

10 décembre 2006

L’homme de la situation

C’est arrivé lors d’une discussion de bureau des plus formelles, une de celles où tu vas droit au but pour le plus grand bonheur du patron. Tu as l’impression d’avoir une grenade entre les mains, alors tergiverser sur le nouveau plan d’épargne à la retraite ou sur la photogénie de la nouvelle photocopieuse (quel sale macho fini; tu utilises toujours le genre féminin pour cet objet), tu y tiens bien peu à ce moment-là. Mais c’était sans compter sur cet important héritage que tu portes en toi, et qui, à certains moments, doit supplanter tout le reste.

Une lettre à la main, tu discutes donc, lorsque le cri de détresse est lancé, haut et fémininement. Tu songes que la lettre-grenade vient d’exploser. Ta main n’est probablement plus qu’un moignon à l’heure qu’il est. Ton seuil de douleur est-il vraiment si élevé? Tu ne sens pourtant rien. Au cri se joint alors un important supplément d’information :
- Elle est là!
Tu ne sais pas encore qui elle est, mais tu sens qu’elle doit être crainte.
- Tue-la!
Alors, non seulement elle doit être crainte, mais elle doit aussi être exterminée. Et d’après ce que tu constates, tu es le bourreau désigné.

À ce moment, tu la vois bien, au haut du classeur, se pavanant avec sa poitrine plantureuse et ses longues pattes effilées. Tu jettes la lettre-grenade sur le bureau, goupille ouverte. Ça devra attendre; tu as un monde à sauver, Tarzan. Il n’y a pas de lianes au plafond suspendues, seuls des regards sur toi arrêtés. Tu optes pour la main nue, l’agrafeuse n’étant pas une arme adaptée à la situation. Oh! que tu étais un chasseur de mammouths fier, toi! Pas un de ces cueilleurs de framboises…

Tu fais le pas devant et tu apposes ton doigt vindicatif sur la bête ignoble qui trouble le bonheur des gentes dames, tes plus immédiates dulcinées du Toboso. Tu t’acquittes de la tâche efficacement et le plus proprement que tu peux dans les conditions en vigueur. Tu entends une onomatopée retenue qui souligne le décès de la bibitte. Tu le sens, tu n’es rien de moins qu’un sauveur.

Va, marche fièrement. Tu as accompli l’impossible et tu as gagné le cœur des dames, ô toi ancien chasseur de mammouths.

01 décembre 2006