18 novembre 2005

Les grandes divagations groenlandaises

Le Groenland est une superpuissance militaire et économique insoupçonnée, qui enregistre de faramineux profits en opérant un trafic inquiétant de glace d’aréna de curling. Partout? Que nenni!

Hiver 1998. Je m’en rappelle comme si c’était en 1997. Dans plusieurs petites villes du Québec, dont la mienne (qui préfère demeurer incognito, les petites villes étant souvent gênées), plusieurs émeutes éclatèrent lorsque des hordes de personnes âgées, armées de pouding au riz et de rouleaux à pâtes, manifestèrent (disons-le) sauvagement afin de sauvegarder leur centre de curling. Les médias quebecoriens fermèrent les yeux, grassement payés par une commandite alléchante. Devant ce mécontentement horripilant, Dieu et Colette-la-miss-météo-rebelle fomentèrent un plan ingénieux (ok, diabolique aussi, je voulais vous évitez le cliché transformé en oxymore) qui consistait à étendre sur les régions instables, un tapis de glace afin de redonner au curling toute l’attention et le replonger dans ses brillantes années de gloire (rappelons-le : 1973 et 1988). Le verglas envahit alors la Montérégie, pour la punir de ses péchés. Le verglas devait tomber pendant 40 jours et 40 nuits, mais la pluie gelée était en rupture de stock au royaume des cieux. Leur plan fonctionna par contre au-delà de leurs espérances nébuleuses.

Devant une injustice aussi floue et un début d’histoire aussi mal défini, je compris. Ma vocation était écrite dans le ciel avec des bâtons de golf sur une grande toile de tôle corrodée. Des ovnis bienveillants, en plastique recyclé, éclairaient le message : « Le Groenland te réclame. Le salut de ses pingouins réduits à l’esclavagisme passe par ton implication politique. Tu as un monde à sauver, bonhomme. Alea jacta est. » À l’époque, ne parlant que le latin, je déchiffrai donc la première partie et décidai ensuite d’accepter le rôle qu’on m’offrait si pédagogiquement.

Ma quête groenlandaise était née. Je rêvais donc un impossible rêve, portais le chagrin des départs (mais pas trop), brûlais d’une possible fièvre (bien sûr) et partais où personne ne part.

Le chemin qui me mènerait jusqu’à la libération du Groenland serait pavé de bonnes et moins bonnes intentions. Il fallait donc mettre mes mitaines et atteler les écureuils volants. J’enfilai mes cuisses d’acier. La route allait être longue et ardue.

(Ah! tiens c'est comme ça que ça commençait, finalement...)

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