28 janvier 2007

Orgueil et petit péché

Tu as commis le péché d’orgueil.

Les mots ont résonné dans ton larynx, et bien ouvertement, tu les as laissé fuir dans l’air ambiant.

De tous les mots qui puissent être amalgamés, ceux-là sont de ceux que tu ne veux jamais entendre. Ainsi, lorsque survient le moment où tu les sens sourdre en toi, tu reconnais que tu dois les refréner. Or, la phrase arrive trop vite. Elle connaît trop bien les raccourcis cérébraux qu’elle peut emprunter, les chemins critiques de sa chevauchée. Elle suinte sur quelques influx nerveux, glisse le long d’un toboggan de neurotransmetteurs, contourne une égérie morale et court vers les cordes vocales. Elle s’y agrippe.

C’est alors que les lèvres s’entrouvrent. En un souffle, la phrase s’échappe.

«Je te l’avais dit.»

Trop tard.

Mais diablement libérateur.

2 commentaires:

Josée a dit...

j'aime!

Anonyme a dit...

Merci bien!

Ça m’aide dans ma relation trouble avec le «Je te l’avais dit.»