08 mars 2006

Non! Pas Nouvelle-France...

Oui, je sais, ça ressemble à de la récupération, mais je n’ai pas lu les règlements officiels du parfait blogueur.

- C’est pas si mal, non?
- Hum… En fait, je n’ai pas trop aimé ça.

Jamais litote n’aura été si appropriée. Dernièrement, ce film abominable est ressurgi de son passé poussiéreux pour faire l’objet d’une conversation dans mon entourage. Vraiment, j’ai beaucoup de difficulté à admettre que Nouvelle-France puisse être considéré comme un bon film. Parce que j’avais déjà écrit le commentaire sur voir (d'où le style hybride...), et que ça me revenait en tête, eh bien enfin… je récupère.

Maudits Anglais, méchante France! Piètre Nouvelle-France!

Quel affront que de substituer à notre histoire une parodie de Watatatow avec costumes d'époque! Probablement pour être bien certain d'économiser sur le budget colossal devant alimenter les poches de Céline et de Gérard, les nuances du film ont été complètement éliminées pour garder une lourdeur étouffante et une inconséquence troublante, servant à enrober un scénario mielleux et dispersé. Pire, on nous présente des énormités navrantes. Qui est cette jeune femme, mère monoparentale, amie et protectrice des Amérindiens, docteure en homéopathie, émancipée de la glorieuse religion, reprenant son père au souper et dont la famille, pas si riche, possède une esclave (et noire, rien de moins)? Mère Térésa et Denise Bombardier, unies dans une sculpturale transformation, catapultées en 1759? Vraiment? Rendu là, on aurait dû envoyer de l'argent de poche à Donalda et sauver Aurore... tant qu'à vouloir parodier l'histoire!

Et ce rôle de Sébastien Huberdeau? Séraphin, prise 2? Un homme et son cliché? Et Marie-Antoinette? On parlait de génocide à cette époque? Quelle femme d'avant-garde, chapeau! Soupir. Et ces trois commères blasées, au regard appuyé, niais de reproches? Je le sais! C'était triste, les violons m'on tout dit!

On passe à côté! À trop vouloir nous montrer des petits détails (Wolfe est asthmatique), on sabre dans les liens et dans la cohérence. Un peu plus et la bataille des plaines d'Abraham n'était qu'une carte postale figée. Puis, avec la rigueur historique dont le film fait preuve, comptons-nous chanceux qu'elle ne se fût pas déroulée à Winnipeg!

Même le pathétique effort d'histoire d'amour sirupeuse colle au fond de la marmite.

Bref, ramassis de clichés revus à la sauce « la jeune femme moderne veut... », anachronique, sur fond d'erreurs historiques et de violons avec anti-démarreurs! On nous a dépossédés de notre passé pour faire un film qui se voulait grandiose (mais sans déranger personne), et qui n'a eu de grandioses que la déception et les soupirs engendrés.



2 commentaires:

Mamathilde a dit...

Je ne suis pas certaine que le personnage principal soit en tellement gros décalage par rapport à la réalité. Tu vois, la religion et les hommes n'avaient que peu de prises dans cette colonie de survivants. M'enfin, je suis d'accord avec toi : le film est d'une nullité renversante.

François a dit...

Dur à dire pour le décalage, je trouvais très agaçant qu'on en mette tant. Je maintiens la thèse du décalage... bien que l'ensemble des personnages ne soient pas vraiment plus empreints de crédibilité. On veut faire flèche de tout bois, et on ne parvient qu'à montrer à quel point on est mauvais tireur.