14 juillet 2010

4 – La statue de Zeus à Olympie

Olympie était une ville très particulière, devenue célèbre parce que ses habitants avaient pris l’habitude aux quatre ans d’organiser des rencontres à la grecque, de se mettre nus avec des draps, de courir, de sauter ou de lancer des trucs, puis de médailler les vainqueurs. Une habitude totalement loufoque et ô combien datée.

Néanmoins, Zeus, un dieu très populaire chez les Grecs et chez la gent féminine des divinités, aimait beaucoup ces cérémonies sportives. On ne vous raconte pas le nombre de carcasses d’ailes de poulet qu’on retrouvait dans les nuages après la cérémonie de clôture des Jeux…

Pour attirer l’attention des diffuseurs et des touristes potentiels, la ville se dota donc d’immenses infrastructures qui inclurent un temple et une très grosse statue de Zeus. Nul ne sait trop pour quelle compétition la statue était requise. Peut-être le saut à la perche.

Ce n’est pas que je veuille insister et dire de gros mots, mais il s’agissait d’une statue chryséléphantine. En apprenant cela, j’ai cru saisir pourquoi on parlait de merveille; une statue réalisée avec des chrysanthèmes et des éléphants, c’est original, c’est moderne, ça surprend, on comprend qu’on va en parler au bulletin de nouvelles et que ça va frapper l’imaginaire. Au final, pas tellement, c’est seulement une statue recouverte de plaques d’or et d’ivoires. Un peu d’ébène et de pierres précieuses incrustées aussi. Le truc habituel. Rien de nouveau sous le soleil. Les Grecs n’ont quand même pas réinventé les antiquités.

Environ dix mètres de hauteur de dieu sur un piédestal de deux mètres. Zeus, assis sur son trône, tient un sceptre surmonté d’un aigle dans la sénestre et lève la dextre pour soutenir Niké, déesse de la victoire, des golfeurs qui s’adonnent à l’adultère et des enfants qui travaillent dans des usines au Bengladesh. Sur son trône, des scènes bon enfant sculptées évoquent entre autres ce souvenir gaillard du meurtre des fils de Niobé, reine de Thèbes. Une bondieuserie grecque typique.

Enfin, la statue a disparu dans un incendie en 461 ou en 462 ou en 475 (les faits divers étaient mal documentés à l’époque), mais il avait au préalable été possible de la dater approximativement. Sur un des doigts de Zeus, quelqu’un, possiblement une adolescente surexcitée, avait inscrit: «Pantarkès est beau (LOL?)». Ainsi, puisque Pantarkès, cet athlète qui troublait plaisamment l’œil de la jeune Grecque de l’époque, remporta la compétition de lutte garçons aux jeux Olympiques de 436 avant J.-C., on élimina le besoin de carbone 14.


Note: L’image provient d’un photographe de presse de l’époque qui avait étrangement un site Internet lui aussi.

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