11 janvier 2009

Ces vœux qu’on n’attend plus et qui sont probablement trop longs

Comme j’ai passé une partie de la période des Fêtes à plancher sur du bois flottant dans un projet qui a fini par plafonner dans l’ultime placard (il manque une planche et trois quarts), je profite des soldes de l’Après-Épiphanie sur les vœux pour vous en souhaiter quelques-uns pour la nouvelle année qui est, je le sais, tout de même déjà un peu usée dans le coin.

Donc voilà, 2008 est reléguée aux oubliettes, bien blottie contre du prélart (membres de l’Académie, oui, j’aurais dû dire linoléum laid) usé arborant fièrement petites tulipes et croix gammées subliminales.


Svastikas qui jadis, lorsque j’étais jeune et fou, en 2007 je crois, me menèrent tout droit aux portes de l’enfer de l’humour douteux et me firent prononcer ces paroles devant une innocente enfant de moins de cinq ans: «Non! ne va pas dans la chambre à gaz!» C’est du passé, car bon, avec le dégoût du prélart laid non élu par nous et le prix du gaz qui ont beaucoup monté dernièrement, les choses ont changé et sont maintenant enfouies sous un fini de chêne retouché par ordinateur. Si vous êtes prêts ou non pour un petit jeu de mot bien plaqué au détour d’une phrase où on l’attend à peine, j’en profiterais pour dire que le prix du gaz a tellement augmenté qu’on n’utilise plus guère le verbe gazer qu’au passé simple dans les médias: Gaza, Gaza, Gaza. On (par exemple, Raymond Devos s’il passe dans cet État à feu en dépit de feu son état) peut aussi convenir qu’il est hardi de placer les mots guère et Gaza dans la même phrase, car on (h)amasse les jeux de mots. Quoi, vous plaidez pour une trêve?

Les Fêtes sont donc terminées, vous voilà bien embêtés avec la myrrhe reçue en cadeau, vous faites brûler de l’encens pour vous débarrasser de l’affreuse odeur d’encens, or vous ne savez pas trop encore si vous désirez vraiment faire des galettes aux Rois (toi qui suis habituellement les recettes, si tu n’as pas de rois sous la main, tu peux toujours remplacer par des tsars ou des barons, la différence sera subtile)(tiens, ajoute donc la myrrhe)(mets de la crème). Jasons un peu d’Épiphanie, car nous serions tentés (ah! la tentation) de croire que c’est une fête inventée pour satisfaire des lobbyistes de la fève, mais tout amateur d’étymologie grecque et de religion (par exemple, ce type avec un dictionnaire qui mange un kebab dans une église) vous le dira, c’est une célébration de manifestation, d’apparition et de révélation. En théorie donc, car c’est génial la théorie, ça a réponse à tout, même à ce qui ne marche pas dans la vraie vie (par exemple, en théorie, si tu cours très, très, très vite, tu reculeras dans le temps), on ne célèbre pas l’arrivé des rois mages à la crèche, on célèbre le moment où Gaspard a dit à Melchior: «Hé dude, l’étoile me parle! Il faut qu’on la suive, genre. Réveille Balth.»

Donc, voilà, grosse journée pour la manifestation, car ça va de la voix du Père qui joue au ventriloque avec un buisson ardent à l’apparition d’une colombe sur le Jourdain. Bon, malheureusement, ce n’était pas très avisé comme lieu de vol car la colombe a été tuée subitement par une roquette (et malheureusement pour cette colombe qui avait le cœur à rire – je le sais, je la connaissais un peu, elle est morte le sourire au bec, un jeu de mots sur Gaza l’amusait encore dernièrement – cette roquette n’était pas une sorte de salade et oui, d’accord, je comprends aussi que vous soyez surpris que la roquette soit allée aussi à l’est).

Ainsi, je m’en voudrais tellement de ne pas souhaiter si près de l’Épiphanie une bonne fête à toutes les Tiphaine (et leurs sœurs anglaises Tiffany qui font des lampes et qui reçoivent parfois Audrey Hepburn pour le déjeuner). Et aux Noël aussi, mais seulement s’ils sont arméniens. Ça j’avoue, c’est un peu étonnant, mais il paraît que les Arméniens fêtent Noël le jour de l’Épiphanie. Les Éthiopiens aussi, mais ça peut aussi être le 7 janvier, ça dépend s’il y a un Téléthon contre la famine le 6. Et pourquoi pas, je souhaite aussi une bonne fête à tous les gens qui sont nés.

Bref, après ne pas l’avoir été (bref), je vous en souhaite une bonne! Que 2009 vous offre le meilleur de ses forfaits, celui le plus adapté à votre personnalité, sans clause cachée.

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