Tu descends au fond des choses et sur le flanc de la montagne (possiblement pendant que Cuba coule en flamme au fond du lac Léman), et tu te dis qu’il est curieux tout de même que tout le monde se sourie et se salue ainsi en randonnée. À quelque trois cents kilomètres de l’endroit où tu fais normalement tourner ta clé dans une serrure de porte, tu échanges en un après-midi plus de salutations qu’en un an parmi tes voisins. (Hormis la fois où ta tondeuse a craché un peu d’herbe sur l’asphalte lisse d’à côté, mais il s’agissait alors bien peu de sourires et de salutations.)
Alors, pourquoi se salue-t-on à tout venant en randonnée?
Tes pieds sont bien enchâssés dans des raquettes (empruntées) en aluminium, le soleil gazouille et les oiseaux rougeoient. Si ta fenêtre est un jardin de givre, il ne faut pas chercher aujourd’hui la douleur que tu as! que tu as! Le climat aide donc. Néanmoins, le même climat sur un trottoir bondé de Montréal ou sur le bord d’un fossé rural n’a pas le même effet. Que signifie ce salut? Que vous fraternisez entre gens possédant des pieds? Que vous vénérez l’instinct presque grégaire qui vous unit sur la route des coureurs des bois? Que ce partage du grand air vous fait partisans du «Vas-y, fais-le pour toi!»?
Il y a là un bien grand mystère. Mais le charme, de retour au bercail, n’opère plus que difficilement. Fort de ton expérience montagnarde, tu le vois lorsque tu salues ton grincheux voisin d’en face. L’incompréhension dans son regard vide marque son désintérêt total pour les salutations, ce code si complexe du civisme moderne.
Dans son cas, tu ne recommenceras plus, promis.
Alors, pourquoi se salue-t-on à tout venant en randonnée?
Tes pieds sont bien enchâssés dans des raquettes (empruntées) en aluminium, le soleil gazouille et les oiseaux rougeoient. Si ta fenêtre est un jardin de givre, il ne faut pas chercher aujourd’hui la douleur que tu as! que tu as! Le climat aide donc. Néanmoins, le même climat sur un trottoir bondé de Montréal ou sur le bord d’un fossé rural n’a pas le même effet. Que signifie ce salut? Que vous fraternisez entre gens possédant des pieds? Que vous vénérez l’instinct presque grégaire qui vous unit sur la route des coureurs des bois? Que ce partage du grand air vous fait partisans du «Vas-y, fais-le pour toi!»?
Il y a là un bien grand mystère. Mais le charme, de retour au bercail, n’opère plus que difficilement. Fort de ton expérience montagnarde, tu le vois lorsque tu salues ton grincheux voisin d’en face. L’incompréhension dans son regard vide marque son désintérêt total pour les salutations, ce code si complexe du civisme moderne.
Dans son cas, tu ne recommenceras plus, promis.
8 commentaires:
Salut!
C'est tout...
Quand on dit qu'avec la quantité on perd en qualité, ben c'est ça. Plus y a de monde, plus t'es tout seul.
En ville, on trouve étrange l'inconnu qui nous salut sur son passage, en campagne, c'est celui qui ne le fait pas qui est étrange.
Je dois aimer la ville parce que je suis sauvage, justement.
Mais je seconde Galad quand même: Salut!
Tiens, salut Pascale!
(c'est vrai que ça fait du bien...)
Oui, on se croirait dans François à la montagne...
Salut Galad! Salut Pascale! (Oui Galad, quel soulagement...)
Pour tes réflexions, Pascale, je les partage entièrement. Je suis passablement sauvage aussi (mais je me coupe les ongles et me lave les cheveux - sans crier dans la douche); je ne recherche pas les barbecues dominicaux avec les voisins ou des parties de bridge endiablées. Par contre, le petit salut de main de base, je croyais que ça passerait bien... Hé non, je devrai m'affubler de gras de bedaine et d'un chien qui jappe trop. Alors là! il pourra venir me donner des trucs sur l’arrosage d’asphalte et on sera amis pour la vie.
Fallait acheter une piscine et un BBQ plus gros que le sien aussi, t'avais qu'à y penser avant! Tant pis pour toi. Pour te racheter, tu peux toujours essayer avec la phrase passe-partout "Fait-tu beau hein?" ou encore "C'est donc bon d'la mayonnaise! Y a rien qui goûte comme la mayonnaise!" ;-)
Ah pis au fait, je mens à plein doigt, j'habite une coop moi, alors le voisinage ça fait partie de ma description de tâches...pas le choix!
Là dessus, je voudrais saluer ma mère qui me supporte dans toutes mes démarches, ma soeur qui est toujours là pour moi, mon père et mon frère aussi, mes enfants qui m'endurent ainsi que le hamster de ma nièce...
Et moi?
Pfff! les citadins...
Hon! Je savais bien que j'oubliais quelqu'un! (j'pensais l'avoir fait en fait)
Envers et contre tous: Salut Galad! ;-)
Ouf! j'ai senti un instant le reproche pointer vers moi... et j'ai relu avec plaisir que j'avais commencé par te saluer, Galad. Je suis donc sauf. Puis pour le fait d'être citadin, j'ai la racine plutôt mini-citadine en fait...
Et pour ce qui est de mon barbecue, il est assez impressionnant merci, n'en déplaise à qui que ce soit. Mais bon, il y a une explication fort raisonnable. Et merci pour cette allusion à la mayonnaise, ça me réjouit au plus haut point; j'ai hâte de l'essayer avec Les Voisins...
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