16 août 2010

Sixième épître – la gravité

Cher légataire de mon acide désoxyribonucléique,

Tu vas trouver mon entrée en matière singulière, je te l’accorde.

D’ailleurs, je ne sais pas pourquoi je sais ça, mais c’est ainsi, je l’ai entendu quelque part. C’est ce qui arrive quand Céline Dion raconte quelque chose à la télé: il y a un tel système d’écho et de relais mis en place qui fait que tu finiras toujours par l’entendre quelque part à moins d’avoir des visées d’anachorète. Bref, René-Charles prend un brocoli (ou je ne sais trop quoi qui ne change rien au sous-texte) et le jette par terre. Céline trouve ça drôle, elle rit. René-Charles prend un autre brocoli, le jette par terre. Céline trouve ça drôle, elle rit, René pense le commercialiser en DVD. René-Charles récidive, Céline itou. René-Charles récidive, Céline allume: oh, mais arrête ça René-Charles, tu sais, il ne faut pas faire ça.

Fin de l’introduction.

Depuis un certain temps déjà, on te donne ton bain dans la vraie baignoire. C’est un moment fort de ta journée. Il suffit qu’on commence à te déshabiller sur la serviette à côté et tu babilles déjà. C’est la joie. Bref, un soir comme un autre, tu es prêt, je te prends pour te mettre au bain. Le temps est alors compté pour éviter que tu te mettes à marquer ton territoire en aspergeant toute la salle de bains. Au moment de te soulever, tu agrippes tes pantalons qui traînent à terre. Bon, je me dis que quelques petits mouvements horizontaux vers l’extérieur du bain te persuaderont de laisser tomber les pantalons par terre. Non, pas vraiment, tu les tiens avec conviction. Je commence à effectuer un transfert de bras pour dégager une main libre et négocier la reprise de l’otage. Évidemment, c’était écrit, tu jettes alors tes pantalons directement dans l’eau en souriant.

J’ai ri, mais ri…

Comme un con.

Misère, je ne veux pas élever mes enfants comme Céline Dion.

4 commentaires:

Bernard a dit...

Commence par lui couper les cheveux

François a dit...

C'est chose faite. Nous n'avons pris aucune chance.

Anonyme a dit...

J'ai foi et confiance en vous, une telle chose (élever vos enfants à la Céline - à la Louis-Ferdinand, ce serait déjà mieux, quoique violent...) n'arrivera pas.

Je sais que je te l'ai déjà dit, mais il faut que je le répète : j'adore les épîtres à ton fils, je viens toujours vérifier si tu en as écrit une nouvelle...

François a dit...

Dans le même esprit, nous avons également renoncé à la piscine creusée en forme de palmier.

Pour Louis-Ferdinand, pas très souhaitable non plus; certainement pas reposant, du moins...

Bien content de le lire, ça m'avait échappé. J'aime bien l'exercice aussi.