C’est arrivé lors d’une discussion de bureau des plus formelles, une de celles où tu vas droit au but pour le plus grand bonheur du patron. Tu as l’impression d’avoir une grenade entre les mains, alors tergiverser sur le nouveau plan d’épargne à la retraite ou sur la photogénie de la nouvelle photocopieuse (quel sale macho fini; tu utilises toujours le genre féminin pour cet objet), tu y tiens bien peu à ce moment-là. Mais c’était sans compter sur cet important héritage que tu portes en toi, et qui, à certains moments, doit supplanter tout le reste.
Une lettre à la main, tu discutes donc, lorsque le cri de détresse est lancé, haut et fémininement. Tu songes que la lettre-grenade vient d’exploser. Ta main n’est probablement plus qu’un moignon à l’heure qu’il est. Ton seuil de douleur est-il vraiment si élevé? Tu ne sens pourtant rien. Au cri se joint alors un important supplément d’information :
- Elle est là!
Tu ne sais pas encore qui elle est, mais tu sens qu’elle doit être crainte.
- Tue-la!
Alors, non seulement elle doit être crainte, mais elle doit aussi être exterminée. Et d’après ce que tu constates, tu es le bourreau désigné.
À ce moment, tu la vois bien, au haut du classeur, se pavanant avec sa poitrine plantureuse et ses longues pattes effilées. Tu jettes la lettre-grenade sur le bureau, goupille ouverte. Ça devra attendre; tu as un monde à sauver, Tarzan. Il n’y a pas de lianes au plafond suspendues, seuls des regards sur toi arrêtés. Tu optes pour la main nue, l’agrafeuse n’étant pas une arme adaptée à la situation. Oh! que tu étais un chasseur de mammouths fier, toi! Pas un de ces cueilleurs de framboises…
Tu fais le pas devant et tu apposes ton doigt vindicatif sur la bête ignoble qui trouble le bonheur des gentes dames, tes plus immédiates dulcinées du Toboso. Tu t’acquittes de la tâche efficacement et le plus proprement que tu peux dans les conditions en vigueur. Tu entends une onomatopée retenue qui souligne le décès de la bibitte. Tu le sens, tu n’es rien de moins qu’un sauveur.
Va, marche fièrement. Tu as accompli l’impossible et tu as gagné le cœur des dames, ô toi ancien chasseur de mammouths.
Une lettre à la main, tu discutes donc, lorsque le cri de détresse est lancé, haut et fémininement. Tu songes que la lettre-grenade vient d’exploser. Ta main n’est probablement plus qu’un moignon à l’heure qu’il est. Ton seuil de douleur est-il vraiment si élevé? Tu ne sens pourtant rien. Au cri se joint alors un important supplément d’information :
- Elle est là!
Tu ne sais pas encore qui elle est, mais tu sens qu’elle doit être crainte.
- Tue-la!
Alors, non seulement elle doit être crainte, mais elle doit aussi être exterminée. Et d’après ce que tu constates, tu es le bourreau désigné.
À ce moment, tu la vois bien, au haut du classeur, se pavanant avec sa poitrine plantureuse et ses longues pattes effilées. Tu jettes la lettre-grenade sur le bureau, goupille ouverte. Ça devra attendre; tu as un monde à sauver, Tarzan. Il n’y a pas de lianes au plafond suspendues, seuls des regards sur toi arrêtés. Tu optes pour la main nue, l’agrafeuse n’étant pas une arme adaptée à la situation. Oh! que tu étais un chasseur de mammouths fier, toi! Pas un de ces cueilleurs de framboises…
Tu fais le pas devant et tu apposes ton doigt vindicatif sur la bête ignoble qui trouble le bonheur des gentes dames, tes plus immédiates dulcinées du Toboso. Tu t’acquittes de la tâche efficacement et le plus proprement que tu peux dans les conditions en vigueur. Tu entends une onomatopée retenue qui souligne le décès de la bibitte. Tu le sens, tu n’es rien de moins qu’un sauveur.
Va, marche fièrement. Tu as accompli l’impossible et tu as gagné le cœur des dames, ô toi ancien chasseur de mammouths.
4 commentaires:
Je m'éclate de rire! Tu devrais aller dans les archives de La dame du lac (blogue de hamster dans mes liens) qui nous a fait un national geographic sur les imprimantes. Tout à fait dans le même ton.
J'ai fait le détour pour les imprimantes. Ça donne le goût de partir en safari-photo...
rien à voir avec le post.
je découvre ton site et c'est la liste de livres qui m'arrête. Nous partageons nos références. Je vais me dépêcher d'aller dans une bibliothèque chercher les oeuvres que je ne connais pas. Mais je m'étonne de ne pas trouver dans ta liste les fameuses "lettres persanes" de Montesquieu. C'est pour moi un livre fondateur.
A bientôt.
Bienvenue, donc, ewoome…
Pour ce qui est de l’arrêt à la liste de livres, nous pouvons en jaser, oui. Quand j'ai commencé à écrire par ici, j'ai eu le goût de mettre mes lectures en parallèle. Par intérêt général, pour garder un certain suivi, sans trop me poser de question. Je pensais mettre juste le livre en cours, mais j’ai craint qu’on veuille me lancer des tomates (ou des crucifix ou des tomates crucifiées) si j’étais en train de lire le Da Vinci code. Avec l’ensemble, je trouvais l’idée plus intéressante et plus juste. Et je suis toujours curieux de voir la bibliothèque des gens, alors j’ai fait un peu de projection…
Or, si tu as descendu un peu les yeux dans les billets, tu as constaté que je n’enfile pas les résumés critiques et les commentaires de lectures… Donc, les livres qui sont indiqués à droite sont ceux lus entre l’automne 2005 et aujourd’hui. Il y a quand même beaucoup de ces lectures qui ont été très importantes, et que je recommande chaudement.
Pour les «Lettres persanes», on m’en a déjà dit grand bien, mais elles ne sont toujours pas dans ma bibliothèque. Comme elles n’étaient pas sur ma liste de Noël non plus, je peux bien lancer un appel à tous! Mais il faut aussi dire que ma liste de futures lectures est rarement rachitique…
J’essaierai de songer à peut-être éventuellement faire un bilan annuel de lecture. Toutefois, merci de ton commentaire impromptu; j’ajoutais mes titres machinalement, et voilà qu’aujourd’hui j’ai une raison de l’avoir fait.
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