
Après que j’eus eu arraché les anges benêts qui folâtraient benoîtement, fesses nues sur des nuages duveteux, au haut de mon mur, mon invincible détermination m’appela à abaisser une cimaise qui flottait inopinément à une hauteur de cinq pieds du sol. Ces tâches accomplies, j’imaginais déjà mon salut vite atteint après les coups de rouleaux et de pinceaux protocolaires. C’est là que le spectre de l’ancien propriétaire reparut.
Probablement alléché par une vente prodigieuse sur un pot de peinture à l’huile (ou par l’héritage dudit pot, légué par le beau-frère), il s’était décidé à se procurer un nectar bleu foncé et à l’apposer sur le mur, en cassant candidement sa belle relation privilégiée avec la peinture au latex.
Bien sûr, j’ai été naïf aussi. J’ai attaqué avec ma peinture au latex, sans préparation aucune. C’est là que le combat a commencé sur le mur, et au moment où je croyais avoir terminé la première strate, les alluvions huileuses avaient lutté contre l’envahisseur au latex en les repoussant de leurs éléments oléagineux. Je maugréai probablement quelque onomatopée inécoutable de nature peu clémente.
Je jouai donc du racloir sur le mur et trouvai un fond de pot d’apprêt que je pus solliciter âprement afin de sceller le mur. Après avoir peinturé le bas une deuxième fois, je m’aperçus que je venais de créer un remarquable hommage temporaire aux Schtroumpfs.