L’envie mérite-t-elle vraiment sa place dans le palmarès des péchés? Car si un quidam envie un autre quidam, où est le mal? Supposons que tu envies avec fougue et péché le quatre-roues du deuxième voisin (ouf! cet exemple est bien tordu), qui trouvera à y redire, sauf peut-être ta conjointe si tu lui en parles tout le temps? Ainsi, causer l’ennui devrait être un bien plus grand péché que l’envie. Mais bon, ce n’est pas toi qui as listé les péchés du monde, ni madame Bovary. Par ailleurs, évidemment, il est bien concevable que si tu convoites tant ce quatre-roues (quelle imagination débridée), tu ne sauras te retenir et garder ça pour toi et que là, le péché peut rejaillir dans toute sa splendeur si tu commets l’indélicatesse d’aller le flatter la nuit ou pendant le barbecue dominical. Ainsi, l’envie est l’intention possible d’un péché, et Dieu, prudent et minutieux (entre autres facettes), interdit cela à la base. C’est du moins ce que Ses scribes ont compris.
La polysémie du mot invite également à la prolifération du péché. Envie d’une crème glacée molle, d’une scie sauteuse Black&Decker (si possible en solde), d’un frigo en inox, d’un k qui se placerait bien dans ta prochaine partie de Scrabble, d’une petite fontaine en forme de chérubin qui fait pipi dans ton jardin (qu’il faut bien cultiver)? Voilà, le péché te guette.
Es-tu envieux, donc? Bah, non, oui, peut-être, un peu, ça dépend, parfois, c’est dur à dire. L’envie a pour toi la bonté de se présenter sous forme de pensées fugaces. Bien sûr, parfois, tu te dis en regardant certaines situations que, tiens, ça semble intéressant d’être riche et en santé et influent et heureux et d’avoir tout ce que tu veux tout le temps, mais la sagesse populaire (encore elle) te souffle alors à l’oreille que l’herbe est toujours plus verte chez les voisins (ce que tu savais déjà, tu la vois tous les jours), mais que quand on se compare, on se console. Alors dans ces moments, tu te fais une toge dans une nappe de lin, tu vas t’asseoir sur une grosse roche au soleil, déposes ton menton dans le creux de ta main et te dis: «Ah! Heureux soit l’homme qui réalise que le mieux est l’ennemi du bien.»
Mais parfois tu te dis que, toi aussi, enfin, tu aimerais bien… Et alors, c’est à recommencer.
La polysémie du mot invite également à la prolifération du péché. Envie d’une crème glacée molle, d’une scie sauteuse Black&Decker (si possible en solde), d’un frigo en inox, d’un k qui se placerait bien dans ta prochaine partie de Scrabble, d’une petite fontaine en forme de chérubin qui fait pipi dans ton jardin (qu’il faut bien cultiver)? Voilà, le péché te guette.
Es-tu envieux, donc? Bah, non, oui, peut-être, un peu, ça dépend, parfois, c’est dur à dire. L’envie a pour toi la bonté de se présenter sous forme de pensées fugaces. Bien sûr, parfois, tu te dis en regardant certaines situations que, tiens, ça semble intéressant d’être riche et en santé et influent et heureux et d’avoir tout ce que tu veux tout le temps, mais la sagesse populaire (encore elle) te souffle alors à l’oreille que l’herbe est toujours plus verte chez les voisins (ce que tu savais déjà, tu la vois tous les jours), mais que quand on se compare, on se console. Alors dans ces moments, tu te fais une toge dans une nappe de lin, tu vas t’asseoir sur une grosse roche au soleil, déposes ton menton dans le creux de ta main et te dis: «Ah! Heureux soit l’homme qui réalise que le mieux est l’ennemi du bien.»
Mais parfois tu te dis que, toi aussi, enfin, tu aimerais bien… Et alors, c’est à recommencer.
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