23 mars 2011

Huitième épître – un haïku sur l’épicerie n’est pas coutume

Cher non-Japonais-jusqu’à-preuve-du-contraire (par preuve du contraire, tu vois, j'entends qu'au début je ne considérais pas Dany Laferrière comme un Japonais),

De but en blanc, s’il te prend des envies d’archivistique et de recherches pour trouver des recoupements, je coupe court: il n’y a pas de lien avec le séisme qui s’est produit récemment au Japon (et encore moins avec la chiquenaude sur bouclier canadien de la semaine dernière). C’est un exercice d’heure de dîner antérieur aux secousses et où la prescience avait bien peu à voir. Puis ça ne parle pas de tremblement de terre du tout, en fait. Et avec tout ce prologue qui ne devait pas être là, comme une pédale de frein pour pas grand-chose, tous les risques sont là pour que tout ça tombe maintenant simplement à plat. Quoique ce soit un peu le risque avec les tremblements de terre, pourrait-on argumenter.

Donc, j’introduis un retour en arrière avec fondu au blanc: ça remonte à l’époque où nous allions faire l’épicerie pendant la semaine, le jour. Faire des courses était littéralement l’expression qui convenait. Alors, peut-être que c’est juste une impression qui s’explique par le fait qu’il y a moins de monde, donc moins de bruit ambiant, et que ceci explique cela parce que tout est dans tout, mais permets-moi de partager à l’aide d’un haïku interro-évanescent cette impression fugace et un brin étonnante qui m’enveloppa tendrement dans l’allée des conserves ou des pâtes alimentaires.
Jour, épicerie
Plus de vieux et c’est moi ou…
Musique plus forte?
Note au passage que j’ai utilisé le jour comme kigo étant donné que pleine lune fait parfois l’affaire, mais si tu veux contester, ça ne me dérange pas particulièrement que tu considères plutôt cela comme un muki-haïku. Qui plus est, ne te scandalise pas pour vieux, c’est tout gentil, et je n’aurais pas réussi à respecter le nombre de syllabes requises avec dignes représentants du bel âge. De toute façon, les haïkus en français font rarement l’unanimité; on n’en tirera pas ici une grande japonaiserie.

Et plus prosaïquement, j’ai dit plus forte, pas meilleure.

6 commentaires:

Bernard a dit...

Ils pullulent, dignes
Représentant le bel âge
Au soir de la vie

C'est pas pour te contredire, hein, c'était juste pour voir si c'était possible...

François a dit...

Ben coudon Bernard
Ça a ben l'air de marcher
Pis euh ben... printemps

Bravo, démonstration éloquente.

Mais pour exprimer l'impression que la musique d'épicerie est alors plus forte (sans pour autant prétendre que c'est primordial de le faire), ça rend l'exercice un peu plus difficile.

Je ne le recommande pas nécessairement d'ailleurs. D'après mon expérience, trop forcer là-dessus peut causer des tsunamis le lendemain.

François a dit...

On dirait qu'on vient de causer deux séismes en Birmanie.

Les haïkus sont dangereux.

Bernard a dit...

S'il n'y avait eu qu'un séisme, je t'eus accuser d'exagérer, mais deux, non, là, la coïncidence est trop forte.

Bernard a dit...

Remarque pour être bien certains, faudrait faire un test. Alors, hop, je me fends d'un nouvel opus, en m'excusant d'avance auprès des milliers de victimes potentielles.

Oui, ben bon, faque
Un tsunami de haikus
Tsé, non mais, hé ho

Vers qui rentrait pas : quand ça fait ça fait

François a dit...

Et voilà, les plaques tectoniques t'ont entendu... considérons que c'est le tien :

http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/seisme-au-japon/201103/27/01-4383667-seisme-de-65-et-alerte-au-tsunami-au-nord-est-du-japon.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B42_acc-manchettes-dimanche_369233_accueil_POS2