Tu restas quelques instants, dépité, à regarder la relique dans le fond de la chambre du fond du sous-sol, juste derrière le meuble aux soixante tournevis. Tu l’avais bien cachée, presque oubliée. Or, une délégation s’en venait envahir la place. Tu ne pouvais pas courir le risque de les laisser découvrir cette obscure source de déshonneur. Il fallait rapidement t’en débarrasser, et tu ne pouvais vraisemblablement pas la rouler dans un tapis et l’enterrer dans le sous-bois. Voilà, c’est que tu as une conscience environnementale. Et la récupération ne passe que le mardi; et encore là, la honte n’est pas écartée, bien que moins directe.
Il te fallut quelques instants pour te convaincre qu’il fallait la ramener là d’où elle venait. En fait, il te fallut rassembler courage et détermination afin de mener la tâche à terme. Tu devais t’en occuper. Toute la manipulation du monde serait insuffisante pour convaincre ta copine d’y aller à ta place. Tu étais seul maître de la destinée de cette chose infâme qu’un ami (à toi) avait amené chez toi.
Tu t’imaginais cet ami en train de rire à l’heure qu’il était. Il l’avait probablement fait exprès, en plus. Tu tentas de te convaincre que le maudire ne mènerait à rien. «Il faut apprendre à pardonner», qu’il disait, l’autre…
Quelques instants plus tard, tu claquas ta portière et sortis avec l’objet honteux. Tu pressentais le regard de tous, sournois, moqueur, hautain, mesquin, vis-à-vis de ce qui composait une extension de fort mauvais goût au bout de ta main droite. Puis là, vis-tu une mère cacher les yeux de son bambin?
Arrivé à l’intérieur, tu posas la caisse vide de Wildcat sur le comptoir de l’épicerie.
La caissière te tendit un dollar et vingt cents d’humiliation.
Il te fallut quelques instants pour te convaincre qu’il fallait la ramener là d’où elle venait. En fait, il te fallut rassembler courage et détermination afin de mener la tâche à terme. Tu devais t’en occuper. Toute la manipulation du monde serait insuffisante pour convaincre ta copine d’y aller à ta place. Tu étais seul maître de la destinée de cette chose infâme qu’un ami (à toi) avait amené chez toi.
Tu t’imaginais cet ami en train de rire à l’heure qu’il était. Il l’avait probablement fait exprès, en plus. Tu tentas de te convaincre que le maudire ne mènerait à rien. «Il faut apprendre à pardonner», qu’il disait, l’autre…
Quelques instants plus tard, tu claquas ta portière et sortis avec l’objet honteux. Tu pressentais le regard de tous, sournois, moqueur, hautain, mesquin, vis-à-vis de ce qui composait une extension de fort mauvais goût au bout de ta main droite. Puis là, vis-tu une mère cacher les yeux de son bambin?
Arrivé à l’intérieur, tu posas la caisse vide de Wildcat sur le comptoir de l’épicerie.
La caissière te tendit un dollar et vingt cents d’humiliation.
4 commentaires:
Hon!
...te! oui, voilà: On n'apprivoise pas les chats sauvages. Pas plus qu'on met en cage les oiseaux de la terre.
C'était horrible: je ne le souhaite à personne.
Pauvre toi!
C'est encore plus honteux que les bouteilles de vin de dépanneur qui débordent de mon bac de recyclage...
Ah! les bouteilles de vin de dépanneur... c'est de la petite bière à côté de ça!
Vraiment, j'aurais même échangé ma (non, plutôt la) caisse contre deux bacs remplis de bouteilles couvertes d'ovnis ou de kangourous jaunes ou de cavaliers chiliens...
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