Tu n’es pas un garçon ingrat. Tu sais te conduire en société. Tu essuies tes pieds et enlèves tes souliers en entrant chez les gens. Tu dis s’il vous plaît lorsque tu demandes qu’on te passe le pain. Tu dis merci lorsqu’on te le passe. Tu ne dis pas de gros mots indécents ou vulgaires (tu n’invoques pas Dieu en vain non plus) si on ne te le passe pas. Tu sors la récupération le mardi et les poubelles le mercredi. Tu n’oublies pas d’appeler ta mère à sa fête. Tu t’es même acheté des nouveaux souliers propres. Bref, bibliquement parlant, tu honores ton père et ta mère. Un peu comme Rodrigue qui a bien du cœur (mais on est rendus à trèfle atout, dommage).
(20.12) Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne.
L’Éternel, ton Dieu, donne ici un indice particulièrement éclairant sur ce qui se passe après la mort. Une étrange légende urbaine prétend qu’à la mort d’un homme ou d’une femme de bonne volonté, après avoir monté le grand escalier céleste (mais ils ont aussi un ascenseur, juste à droite, la Régie du logement a un peu insisté), l’homme ou la femme décédé ou décédée arrive d’une façon qu’on jugera épicène devant saint Pierre. Ce dernier est alors habillé en tunique blanche avec une grande barbe blanche, et on constate tout de suite que c’est une légende urbaine, car saint Pierre a un peu plus de décorum que ça et porte sûrement un complet-cravate, sauf peut-être le samedi matin. Mais bon, calembredaines que tout cela, car c’est écrit entre les lignes, juste pour toi qui veux que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne: c’est probablement ton père et ta mère qui sont en haut de l’escalier. Ils vont probablement t’attendre, ta mère va dire à ton père qu’il aurait pu mettre autre chose que ce t-shirt-là, elle va peut-être même avoir apporté du sucre à la crème. Ce sera donc eux qui auront rédigé ou rapatrié sans toi la Constitution du dominion qui t’attend là-haut ou plus bas à gauche, bref, où que soit le pays qu’on te donnera. Mais il ne faudra pas rechigner, car à pays divin donné on ne regarde pas la stratigraphie. C’est vrai enfin, dans une autre religion, pour une question de karma ou pour un autre truc récupéré en ésotérisme spririto-hystérique, tu aurais pu te réincarner en brin d’herbe et finir dans un estomac de vache, dans une sauce bolognaise ou brûler vif avec ou sans papier filtre.
Bref, honorer ton père et ta mère, vraiment, ce n’est pas trop demander. Il existe à coup sûr des moyens plus difficiles d’obtenir un pays.
(20.12) Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne.
L’Éternel, ton Dieu, donne ici un indice particulièrement éclairant sur ce qui se passe après la mort. Une étrange légende urbaine prétend qu’à la mort d’un homme ou d’une femme de bonne volonté, après avoir monté le grand escalier céleste (mais ils ont aussi un ascenseur, juste à droite, la Régie du logement a un peu insisté), l’homme ou la femme décédé ou décédée arrive d’une façon qu’on jugera épicène devant saint Pierre. Ce dernier est alors habillé en tunique blanche avec une grande barbe blanche, et on constate tout de suite que c’est une légende urbaine, car saint Pierre a un peu plus de décorum que ça et porte sûrement un complet-cravate, sauf peut-être le samedi matin. Mais bon, calembredaines que tout cela, car c’est écrit entre les lignes, juste pour toi qui veux que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne: c’est probablement ton père et ta mère qui sont en haut de l’escalier. Ils vont probablement t’attendre, ta mère va dire à ton père qu’il aurait pu mettre autre chose que ce t-shirt-là, elle va peut-être même avoir apporté du sucre à la crème. Ce sera donc eux qui auront rédigé ou rapatrié sans toi la Constitution du dominion qui t’attend là-haut ou plus bas à gauche, bref, où que soit le pays qu’on te donnera. Mais il ne faudra pas rechigner, car à pays divin donné on ne regarde pas la stratigraphie. C’est vrai enfin, dans une autre religion, pour une question de karma ou pour un autre truc récupéré en ésotérisme spririto-hystérique, tu aurais pu te réincarner en brin d’herbe et finir dans un estomac de vache, dans une sauce bolognaise ou brûler vif avec ou sans papier filtre.
Bref, honorer ton père et ta mère, vraiment, ce n’est pas trop demander. Il existe à coup sûr des moyens plus difficiles d’obtenir un pays.
7 commentaires:
Je me suis toujours demandé s'il existait une sorte de thérapie de groupe, une aide quelconque, pour les gens qui sont atteints de vertige sévère et qui ont le malheur d'être élus et doivent aller au Paradis (évidemment, le meilleur moyen de ne pas être élu est de ne pas se présenter aux élections, mais comment peut-on refuser les acclamations?). Est-ce qu'il n'y aurait pas moyen, par une sorte d'accommodement raisonnable de descendre les cieux de quelques milliers de pieds?
Je reviens tout juste d’une retraite fermée en région éloignée où j’ai pu réfléchir rétroactivement à cette question très complexe. La réponse la plus probable m’est évidemment apparue de façon naturelle et presque divine. Oui, heureux soient les élus aux prises avec le vertige, car ils sont probablement transférés au Camping Paradis (Saint-Félix-de-Valois), au Camping Le Paradis (Port-Cartier) ou bien au Camping Le P’tit Paradis (Saint-Eugène-de-Guigues). D’ailleurs, il est vrai que le gravier et le gazon semblent mieux convenir au boulingrin et à la pétanque que les nuages et les crêtes de haute pression.
Mais peut-être que tous les gens qui ont le vertige n'ont pas la foi...
Ah, et les plus malchanceux passeront l'éternité avec François Paradis.
(Qui n'est pas moi, si besoin de préciser il y a.)
Tiens, ça me rappelle cette vieille histoire du type qui meurt et se retrouve au paradis. Frileux de nature, il n'apprécie guère les vents et la basse température de son coin de ciel. Il demande donc à Saint-Pierre de bien vouloir le descendre de quelques milliers de pieds et de l'installer au purgatoire, là où l'espère-t-il, le trou de la couche d'ozone risque de lui faire bénificier des chauds rayons du soleil divin. Afin de respecter les voeux d'un bon chrétien, Saint-Pierre accède à la demande et le shippe dans la troposphère. Malheureusement, malgré l'air tiède du purgatoire, notre homme a toujours des rhumatismes et n'arrive pas à soigner sa vilaine dermatomyosite. Une fois de plus, il demande au barbu de l'envoyer plus bas, en enfer. Soucieux du bien être de son nouvel ami, Saint-Pierre lui procure un séjour formule tous-inclus en la demeure de satan et décide, quelques jours plus tard, d'aller prendre de ses nouvelles. Dès que le diable eut ouvert les grandes portes de son domaine et que le Saint s'eut enquérit de la santé de l'arthritique, une voix résonna des profondeurs des flammes : «Fermez la porte, on gèle!»
Mais bon, l'histoire de précise pas si le type avait honoré son père et sa mère...
Galad, merci, c'est avec joie et une certaine nostalgie que je replonge dans cette faste période des blagues de saint Pierre, période ayant connu son apogée vers 1992 et son déclin peu après avec l'arrivée massive des blagues de Newfies.
Hey!
C'est toi qui a commencé!
Oui oui oui, je sais, et ça va, j’assume bien.
En fait, ce que je voulais mentionner, c’est que c'est en lisant ton histoire que ça m'a frappé avec le retour en arrière et la grande époque des histoires d’un gars, comprends-tu, qui arrive devant saint Pierre, pis là saint Pierre lui dit…
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