Onan est décédé.
Le souffle un peu court, il inclina sa carène au fond du gouffre, immuable bocal à l’eau un peu trouble. Onan, celui des derniers jours, lors de son chemin de croix, avait l’œil globuleux et comminatoire devant les livres bien alignés sur la tablette et devant la télévision où ne jouait pas assez de National Geographic à son goût.
L’amour et la nourriture sèche malodorante que tu as saupoudrés au-dessus du bocal n’y ont rien changé. Il n’était plus heureux comme un poisson dans l’eau, ce qui lui fut plutôt fatal, parce que, enfin, c’est bien difficile pour un poisson rouge d’en faire abnégation.
Il s’est donc laissé choir, en gonflant ses branchies devenues bistres. Tu l’accompagnas dans son calvaire, avec ce qu’il fallait d’empathie.
Puis tu regardas autour de toi: les plantes vertes jaunissaient devant la porte vitrée; les meilleures jours de la violette africaine semblaient derrière elle; même le bambou, en général si résistant et si peu sensible aux aléas du froid et de l’ensoleillement, avait interrompu sa croissance et pâlissait journellement.
Désolé, Onan. J’ai fait de mon mieux.
Le souffle un peu court, il inclina sa carène au fond du gouffre, immuable bocal à l’eau un peu trouble. Onan, celui des derniers jours, lors de son chemin de croix, avait l’œil globuleux et comminatoire devant les livres bien alignés sur la tablette et devant la télévision où ne jouait pas assez de National Geographic à son goût.
L’amour et la nourriture sèche malodorante que tu as saupoudrés au-dessus du bocal n’y ont rien changé. Il n’était plus heureux comme un poisson dans l’eau, ce qui lui fut plutôt fatal, parce que, enfin, c’est bien difficile pour un poisson rouge d’en faire abnégation.
Il s’est donc laissé choir, en gonflant ses branchies devenues bistres. Tu l’accompagnas dans son calvaire, avec ce qu’il fallait d’empathie.
Puis tu regardas autour de toi: les plantes vertes jaunissaient devant la porte vitrée; les meilleures jours de la violette africaine semblaient derrière elle; même le bambou, en général si résistant et si peu sensible aux aléas du froid et de l’ensoleillement, avait interrompu sa croissance et pâlissait journellement.
Désolé, Onan. J’ai fait de mon mieux.
Tu disposas d’Onan, arrosas les plantes, approchas les pots des calorifères et des fenêtres. Mais sur le soleil et la température, tu as bien peu d’emprise.
2 commentaires:
Si ça peut te rassurer, la dernière plante que j'ai fait mourir, c'était un bambou justement (et c'était la deuxième fois). Je ne sais pas comment j'ai pu faire, vraiment. Ça dit bien pourquoi je ne veux pas d'animaux...
Ma soeur, à qui je demandais comment elle faisait pour avoir des bambous si luxuriants alors qu'ils meurent chez moi, m'a dit son secret...elle les arrose avec l'eau de l'aquarium justement. Je devrais peut-être me trouver des poissons.
Rien ne se perd, rien ne se crée, Onan pourrait revivre sous forme de plante.
Me voilà tout rassuré! Je pourrai continuer à tuer des violettes tranquillement...
Pour les bambous, il faudra peut-être essayer la nourriture sèche à poissons comme engrais, surtout si Onan s'est réincarné. Mais j'y crois mal, il était si peu bouddhiste (seulement le mardi).
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