Je n’ai pas mon bureau au haut d’une tour, à Singapore ou à Rio, mais il y a quand même un petit restaurant asiatique à côté (t’essaieras le poulet au gingembre) et une baie pas loin (mais n’essaie pas les algues, elles sont coriaces).
Le secteur offre des odeurs de choix. Ça sent le canal sans traitement, la patate frite curieusement assaisonnée à la thaïe par juxtaposition olfactive et, selon le sens du vent et le moment du mois, les vapeurs de fermentation d’alcool fort (non, ce n’est pas un gros préjugé réducteur, regarde un peu, il y a une distillerie là-bas).
Les bureaux principaux sont aménagés sur deux étages et quelques pièces de rez-de-chaussée dans de vieux immeubles d’appartements raboutés, au-dessus d’autres commerces qui séparent la comptabilité à un bout et les installations informatiques à l’autre. Je suis dans une des pièces du deuxième à l’arrière, au bout du corridor de gauche, un peu à droite après le bout du monde, probablement dans ce qui était jadis une pièce où il faisait bon écouter le gramophone et râler contre la conscription. (J’éviterai toutefois d’écrire Le bureau mode d’emploi, il y aurait probablement des plaintes, sinon des ayant droits de Perec, du moins de certains collègues.)
Il flotte pas loin d’ici une senteur cyclique de bruine fruitée pour latrines que j’ai appris à accepter, à défaut de l’aimer, pour ce qu’elle camoufle. Par contre, l’odeur de thioglycolate d’ammonium (ne laisse surtout pas cette maîtrise du jargon acquise très rapidement sur Internet te laisser croire que je suis coiffeur ou pire, permanenté), lorsqu’elle monte ponctuellement (je suis certain que les vieilles dames sont toujours à l’heure) l’escalier et qu’elle réussit facilement à tourner à gauche une fois arrivée à l’étage pour ensuite se battre contre un relent de bruine fruitée et le supplanter fatalement, eh bien, c’est une calamité. Oui, une calamité, si tu me permets de peser mes mots en tonnes métriques avec cette balance pour camions lourds qui est juste là.
En fait, d’une manière totalement dépourvue d’objectivité scientifique, je prévois commencer à suspecter gravement les vieilles dames aux cheveux trop bouclés d’être responsables de tout ce qui arrive à la couche d’ozone.
Le secteur offre des odeurs de choix. Ça sent le canal sans traitement, la patate frite curieusement assaisonnée à la thaïe par juxtaposition olfactive et, selon le sens du vent et le moment du mois, les vapeurs de fermentation d’alcool fort (non, ce n’est pas un gros préjugé réducteur, regarde un peu, il y a une distillerie là-bas).
Les bureaux principaux sont aménagés sur deux étages et quelques pièces de rez-de-chaussée dans de vieux immeubles d’appartements raboutés, au-dessus d’autres commerces qui séparent la comptabilité à un bout et les installations informatiques à l’autre. Je suis dans une des pièces du deuxième à l’arrière, au bout du corridor de gauche, un peu à droite après le bout du monde, probablement dans ce qui était jadis une pièce où il faisait bon écouter le gramophone et râler contre la conscription. (J’éviterai toutefois d’écrire Le bureau mode d’emploi, il y aurait probablement des plaintes, sinon des ayant droits de Perec, du moins de certains collègues.)
Il flotte pas loin d’ici une senteur cyclique de bruine fruitée pour latrines que j’ai appris à accepter, à défaut de l’aimer, pour ce qu’elle camoufle. Par contre, l’odeur de thioglycolate d’ammonium (ne laisse surtout pas cette maîtrise du jargon acquise très rapidement sur Internet te laisser croire que je suis coiffeur ou pire, permanenté), lorsqu’elle monte ponctuellement (je suis certain que les vieilles dames sont toujours à l’heure) l’escalier et qu’elle réussit facilement à tourner à gauche une fois arrivée à l’étage pour ensuite se battre contre un relent de bruine fruitée et le supplanter fatalement, eh bien, c’est une calamité. Oui, une calamité, si tu me permets de peser mes mots en tonnes métriques avec cette balance pour camions lourds qui est juste là.
En fait, d’une manière totalement dépourvue d’objectivité scientifique, je prévois commencer à suspecter gravement les vieilles dames aux cheveux trop bouclés d’être responsables de tout ce qui arrive à la couche d’ozone.