Je me demande si les chiffres des grands bilans financiers et des calculs de moteurs à fission nucléaire méprisent ceux qui se retrouvent dans les grilles de sudokus.
J’imagine que oui, mais j'espère qu'ils se parlent quand même dans leur réunion de famille.
15 mai 2008
La vie des chiffres riches et célèbres
07 mai 2008
Le Groenland invité au gala
En fait, je ne m’en étais pas aperçu sur le coup, car les douanes groenlandaises n’étaient pas vraiment surveillées, mais j’ai eu la surprise de constater que j’étais en nomination dans un gala de blogues. Oui, un gala Blogu’Or avec animations 3D et tout. Ce n’est pas dans les années 1980 que ça serait arrivé, non monsieur. Mais bon, c'est à se demander si les organisateurs se cherchaient des raisons pour ne pas dormir la nuit... Ou sinon, je serais curieux de savoir quelle était la nature du pari qu'ils ont perdu.
Une personne m’a donc mis en nomination (et un jour je trouverai de qui il s’agit) parce qu’elle me trouvait tout particulièrement rigoureux avec ma langue, ce qui n’est pas rien, sérieusement. Donc, en prenant une catégorie en exemple au hasard, les gens peuvent aller voter avant le 16 mai pour décider qui est le plus rigoureux avec sa langue. Je le dis comme ça, gentiment, pas pour embêter qui que ce soit, mais l’isoloir pour les votes est juste là. Je crois même que les plantes et les animaux domestiques peuvent voter sans carte de membre (mais ça leur prendra une adresse IP distincte). Ce serait gentil pour la personne qui m’a mis en nomination, vous comprenez bien que ce serait gênant pour celle-ci que je finisse dernier. J’aurais aimé ajouter que vous courez la chance de gagner un grille-pain gratuit, mais ce n’est pas le cas.
N’empêche, mon smoking n’est pas acheté et je ne vends pas d’avance la peau de l’ours que je n’ai pas l’intention de tuer (si tu veux en déduire que je me cherche un smoking en peau d’ours, tu peux, mais je trouve que tu extrapoles beaucoup). Bref, j’ai vu contre qui je devais jouer et bon, je ne suis pas un blogbuster (bon, ça y est, je sabote la rigueur). J’imagine que je ressens assez bien comment se sent une comédienne de Virginie mise en nomination contre Guylaine Tremblay. Mais bon, si je gagne, je surveillerai mes pataquès.
Je sais qu’il serait de bon ton de dire que je n’ai jamais rien gagné, que je n’ai jamais été en nomination nulle part. Or, c’est malheureusement faux. J’ai même gagné un taille-crayon en cinquième année, alors c’est dire si j’ai été choyé par la vie de ce côté. Je crains donc que ça me porte malchance; les gens n’aiment pas ceux qui l’ont trop facile. Je crois même que, au-dessus de mes affaires, je n’ai pas gardé le taille-crayon.
Alors voilà, merci à tous ceux qui viennent par ici parce qu’ils aiment ma manière d’accorder les participes passés, et même les pronominaux lorsqu'ils sont dans le besoin.
Une personne m’a donc mis en nomination (et un jour je trouverai de qui il s’agit) parce qu’elle me trouvait tout particulièrement rigoureux avec ma langue, ce qui n’est pas rien, sérieusement. Donc, en prenant une catégorie en exemple au hasard, les gens peuvent aller voter avant le 16 mai pour décider qui est le plus rigoureux avec sa langue. Je le dis comme ça, gentiment, pas pour embêter qui que ce soit, mais l’isoloir pour les votes est juste là. Je crois même que les plantes et les animaux domestiques peuvent voter sans carte de membre (mais ça leur prendra une adresse IP distincte). Ce serait gentil pour la personne qui m’a mis en nomination, vous comprenez bien que ce serait gênant pour celle-ci que je finisse dernier. J’aurais aimé ajouter que vous courez la chance de gagner un grille-pain gratuit, mais ce n’est pas le cas.
N’empêche, mon smoking n’est pas acheté et je ne vends pas d’avance la peau de l’ours que je n’ai pas l’intention de tuer (si tu veux en déduire que je me cherche un smoking en peau d’ours, tu peux, mais je trouve que tu extrapoles beaucoup). Bref, j’ai vu contre qui je devais jouer et bon, je ne suis pas un blogbuster (bon, ça y est, je sabote la rigueur). J’imagine que je ressens assez bien comment se sent une comédienne de Virginie mise en nomination contre Guylaine Tremblay. Mais bon, si je gagne, je surveillerai mes pataquès.
Je sais qu’il serait de bon ton de dire que je n’ai jamais rien gagné, que je n’ai jamais été en nomination nulle part. Or, c’est malheureusement faux. J’ai même gagné un taille-crayon en cinquième année, alors c’est dire si j’ai été choyé par la vie de ce côté. Je crains donc que ça me porte malchance; les gens n’aiment pas ceux qui l’ont trop facile. Je crois même que, au-dessus de mes affaires, je n’ai pas gardé le taille-crayon.
Alors voilà, merci à tous ceux qui viennent par ici parce qu’ils aiment ma manière d’accorder les participes passés, et même les pronominaux lorsqu'ils sont dans le besoin.
05 mai 2008
Acériculture musicale
Je ne l’avais pas fait depuis longtemps, et ça ne me manquait pas tant que ça. J’avais presque oublié comment c’était en fait, à quel point l’odeur était particulière, ce que ça pouvait goûter, les sons bizarres qu’on y entendait.
Ce n’est pas moi qui ai décidé qu’on allait le faire, c’est elle. En groupe et avec sa famille, pour tout avouer.
Nous sommes donc allés dans une de ces cabanes à sucre en tôle d’acier où on va se servir des oreilles de Christ trop dures, à faire ramollir dans des fèves au lard trop salées, avant d’aller s’asseoir sur ces chaise dépareillées que l’on retrouve aussi dans les classes, les cafétérias scolaires et les sous-sols d’église. Ça allait encore, j’avais pris la sage décision de ne pas prendre d’oreilles de Christ.
Mais voilà: à six pieds devant moi se dressaient une plateforme, deux amplificateurs, des micros, beaucoup de fils et un ordinateur. Lorsque le chanteur est revenu enfourcher sa guitare, j’ai vraiment pressenti (oui voilà, ça m’arrive, j’ai des pressentiments, mais rassure-toi, je ne vois pas souvent d’auras) que mon jambon au sirop d’érable allait être noyé dans le déplaisir musical.
Ce chanteur donc, accompagné de ses fichiers midi et de ses enregistrements de percussions parasitées, avait la prodigieuse volonté de transformer les succès populaires et traditionnels en succès country. Je ne suis pas nécessairement conquis d’avance par «Embarque ma belle/On va bûcher du bois/On va aller gueuler avec les loups/Qu’est-ce qu’on fait en fin de semaine?/On pourrait se construire un cabanon en 2 par 4/Oui, avec les loups-ou-ou», mais je certifie que le trémolo country n’y apporte aucune amélioration. Le traitement n’est pas plus heureux pour Dégénérations ou n’importe quelle chanson d’Elvis. Je le sais, on l’a testé sur moi, et je n’étais pas entièrement consentant. Mon jambon non plus.
Puis il a appelé Caro, acclamée à grands tintements de bouteilles de Labatt plus ou moins vides par son groupe. «Est où ma belle Caro? – Est dehors en train de fumer.» Alors sa belle Caro est arrivée, elle a monté sur la scène, puis je n’ai pas pu m’empêcher de confier à mes voisins immédiats et à mon jambon: «Ça va être du Marjo. Je le sens. Ou du Marie-Chantal Toupin.» J’étais plein de préjugés puisque j’ai eu tort. Caro s’est dit que l’ambiance de la cabane à sucre siérait à merveille pour une ballade d’Isabelle Boulay. Jamais assez loin, qu’elle disait. Moi aussi. Surtout lorsqu’elle répétait «Je vais-eux laisser mon coeu-eurrr», c’est-à-dire environ douze fois. En faussant sur cœur à chaque fois.
La chanson achevait, je croyais être au bout de mes peines, mais son groupe ne l’entendait pas ainsi. «Caro, Maudit bo-ârrr-d-èèèè-l, Caro!»
Voilà, je le savais. C’est alors que Caro a commencé à roucouler: «J’m’ouvrrre les yeux/Je rrr’garde tout autourr/J’ai juste envie d’les rrr’fermer»
Je le savais, oui, mais je dois dire qu’il y eut quand même un certain élément de surprise lorsque la mère de Barbie est montée sur sa chaise pour danser en se flattant les seins à travers son espèce de coton ouaté moulant.
Puis aussi quelques instants plus tard lorsqu'elle m’a regardé dans les yeux en le faisant.
Ce n’est pas moi qui ai décidé qu’on allait le faire, c’est elle. En groupe et avec sa famille, pour tout avouer.
Nous sommes donc allés dans une de ces cabanes à sucre en tôle d’acier où on va se servir des oreilles de Christ trop dures, à faire ramollir dans des fèves au lard trop salées, avant d’aller s’asseoir sur ces chaise dépareillées que l’on retrouve aussi dans les classes, les cafétérias scolaires et les sous-sols d’église. Ça allait encore, j’avais pris la sage décision de ne pas prendre d’oreilles de Christ.
Mais voilà: à six pieds devant moi se dressaient une plateforme, deux amplificateurs, des micros, beaucoup de fils et un ordinateur. Lorsque le chanteur est revenu enfourcher sa guitare, j’ai vraiment pressenti (oui voilà, ça m’arrive, j’ai des pressentiments, mais rassure-toi, je ne vois pas souvent d’auras) que mon jambon au sirop d’érable allait être noyé dans le déplaisir musical.
Ce chanteur donc, accompagné de ses fichiers midi et de ses enregistrements de percussions parasitées, avait la prodigieuse volonté de transformer les succès populaires et traditionnels en succès country. Je ne suis pas nécessairement conquis d’avance par «Embarque ma belle/On va bûcher du bois/On va aller gueuler avec les loups/Qu’est-ce qu’on fait en fin de semaine?/On pourrait se construire un cabanon en 2 par 4/Oui, avec les loups-ou-ou», mais je certifie que le trémolo country n’y apporte aucune amélioration. Le traitement n’est pas plus heureux pour Dégénérations ou n’importe quelle chanson d’Elvis. Je le sais, on l’a testé sur moi, et je n’étais pas entièrement consentant. Mon jambon non plus.
Puis il a appelé Caro, acclamée à grands tintements de bouteilles de Labatt plus ou moins vides par son groupe. «Est où ma belle Caro? – Est dehors en train de fumer.» Alors sa belle Caro est arrivée, elle a monté sur la scène, puis je n’ai pas pu m’empêcher de confier à mes voisins immédiats et à mon jambon: «Ça va être du Marjo. Je le sens. Ou du Marie-Chantal Toupin.» J’étais plein de préjugés puisque j’ai eu tort. Caro s’est dit que l’ambiance de la cabane à sucre siérait à merveille pour une ballade d’Isabelle Boulay. Jamais assez loin, qu’elle disait. Moi aussi. Surtout lorsqu’elle répétait «Je vais-eux laisser mon coeu-eurrr», c’est-à-dire environ douze fois. En faussant sur cœur à chaque fois.
La chanson achevait, je croyais être au bout de mes peines, mais son groupe ne l’entendait pas ainsi. «Caro, Maudit bo-ârrr-d-èèèè-l, Caro!»
Voilà, je le savais. C’est alors que Caro a commencé à roucouler: «J’m’ouvrrre les yeux/Je rrr’garde tout autourr/J’ai juste envie d’les rrr’fermer»
Je le savais, oui, mais je dois dire qu’il y eut quand même un certain élément de surprise lorsque la mère de Barbie est montée sur sa chaise pour danser en se flattant les seins à travers son espèce de coton ouaté moulant.
Puis aussi quelques instants plus tard lorsqu'elle m’a regardé dans les yeux en le faisant.
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