26 novembre 2009

Bilan automnal (incluant les mots amours, délices et orgues)

Cher Groenland,

Ça fait quatre ans. Des noces de cire, imagine-toi donc; ha, mais l’année passée, c’était de froment, je n’ai même pas osé t’en parler. Je sais, il y a eu relâchement cette année. Un peu comme si s'être fait construire (donc choisir des luminaires, des comptoirs de salle de bains et des bardeaux sur des échantillons de 2,25 pouces carrés, à deux, et s’entendre sur le choix, et multiplier cette décision par beaucoup de choix); et attendre un bébé (donc faire une table de concertation conjugale pour la couleur des murs, la literie, la poussette, ah! la poussette, et ah oui, l’autre chose que les gens utilisent quand même assez souvent: un prénom); et travailler (donc choisir des foules de trucs encore, et ce n’est pas toujours plus facile parce que ce n’est pas avec ta blonde qu’il faut former quorum)… oui, un peu comme si tout ça laissait moins de temps pour fanfaronner dans la neige. On en est venu à vivre des amours distantes, des délices espacées et on attendra longtemps les orgues imposantes. Au fait, par curiosité comme toujours, combien y a-t-il d’orgues au Groenland?

Non, je ne te ferme pas, Groenland. Tes frontières sont de toute façon trop poreuses. Oui, on dirait que tu es comme une île en plein océan; ton cœur est trop grand, j’imagine.

Partout, les blogues meurent au combat. En fait, on ne peut pas vraiment dire qu’il y a combat. Ils se figent, point, comme autant de Val-Jalbert version 2.0.

Alors je résiste. Je dois être une sorte de zouave ou de poilu, un gars toujours dans une tranchée en 1920, «on n’entend plus rien, c’est-tu fini?», un Jean Moulin un peu affaibli, peut-être, qui sait? Oui, Jean Moulin saurait.

Je suis un arbre qui résiste dans le vent.

(Mais je ne suis pas un saule inconsolable, ça va.)

Ne tousse pas trop.