25 février 2008

Scène de la vie conjugale

Un jour, en faisant du ménage dans le fouillis papetier empilé sur le coin de son bureau à la maison (bon, une fois n’est pas coutume), on découvre un petit bout de papier. Sur ce papier, une écriture de fille qu’on reconnaît facilement, même si on ne la déchiffre pas toujours aisément (on se contentera de parler de l’écriture dans ce cas-ci). Mais là, c’est assez clair…

Henri-Paul F*******
819 479-****
(Les coordonnées de l’improbable cocufiant resteront confidentielles pour conserver son anonymat.)

Enfin, on rigole, on aurait beau essayé d’être jaloux, on ne se méfie jamais vraiment d’un Henri-Paul. On continue.

7 5/8 po de longueur

Bon, ça va. On n’évite pas tout à fait le froncement de sourcils. Mais on ne songe pas immédiatement à la séparation des biens meubles non plus. Tout va bien, on n’a pas non plus de complexe d’infériorité sis à l’équateur anatomique. On reste rationnel.

7 ¼ po de largeur
Pas excéder 2 livres 8 onces

Là, les deux sourcils sont partis dans des directions opposés. C’est quoi ça, enfin? Ce qui suit n’aide pas du tout.

Python ou M&M spécial

Non, quand même. Les scènes auxquelles on pense lorsqu’on tente d’y inclure des serpents et des bonbons chocolatés, elles sont légèrement absurdes. Il faut donc montrer le papier, qu’on présente comme un badge de la CIA , ou un mandat d’arrêt incriminant, ou comme un carton de lait vide laissé au frigo. Air impassible, gants blancs, ton conciliant. Le suspense monte.

- Qui est Henri-Paul?

Rougeur, stupeur et tremblement… non, elle n’en laisse rien paraître. Peut-être y a-t-il eu un léger moment d’incertitude avant de répondre, mais percée à jour, elle avouera tout :

- Ah oui… c’était pour les fers à cheval.

C’est avec un certain étonnement qu’on assemble alors les pièces du puzzle.

13 février 2008

À demain qui vient toujours un peu trop vite

Hier, la batterie du char ne chantait plus sa chanson douce.

Aujourd’hui, Henri Salvador quittait sa chambre avec vue.

Bon, ça y est, demain m’effraie.