25 janvier 2006

Il était une fois les décisions

Il était une fois un peuple qui n’aimait pas trop le rosbif. Le peuple se faisait donc servir du poulet depuis de nombreuses années, sans que le goût de la volaille ne plaise à tous. Bien sûr, il y avait bien une partie de la population qui préférait la tourtière, mais la tourtière était un produit du terroir offert régionalement. Il y avait aussi du poisson, mais le peuple n’était pas certain. Dans l’imaginaire collectif, seulement le poulet et le rosbif étaient des choix indiqués pour le plat principal. Le poulet revenait souvent.

Mais un jour, une grippe aviaire fortement commanditée survint. Les gens prirent conscience et peur du même coup. Le poulet fut rejeté, le peuple n’en voulait plus. Les bonnes gens se dirent donc qu’une nouvelle recette de rosbif existait peut-être, et du rosbif fut commandé.

Et là, le peuple attend, en espérant que la nouvelle sauce aura changé le goût du rosbif. Certains craignent et d’autres espèrent que ça goûtera le poulet.

À table!

Aucun plat ne fait l’unanimité. Et nous allons y goûter. Et il y a fort à parier qu’au bout d’un certain temps, le goût du rosbif ne sera plus camouflable.

D’accord, les élections sont maintenant derrière (et à droite de) nous.

« Au fait, si je vais à Lévis cette fin de semaine, je dois au préalable aller acheter un chapeau de cow-boy? »



P.-S. – Rosbif, poulet, tourtière et poisson, allez maintenant en paix! Je vous dégage de toute responsabilité, vous ne fûtes que métaphore et allégorie, l’espace d’un moment.

20 janvier 2006

Campagne électorale fédérale

Canada (2006)
Comédie tragique à très très grand budget, avec P. Martin, S. Harper, J. Layton, G. Duceppe et beaucoup de figurants.
Dans un pays où règne le fait divers, quatre hommes se livrent à des joutes animées afin de déterminer qui sera couronné. Les médias éclairent ensuite le bon peuple en leur livrant trois sondages par jour, et en leur disant qui a crié le plus fort.
Intrigues souvent légères, surabondantes et mal développées. Jeu manquant de crédibilité, acteurs non convaincants. Mise en scène souvent ridicule. Clichés redondants.

Extraits juteux :

P. Martin – Je vous promets que… je serai prudent… euh… la prochaine fois que mon gouvernement vous volera, je ferai tout… pour que vous ne l’appreniez pas…

J. Layton – Je vous promets la pouding à le riz pour toute le monde, et le retour en farce de le moustache…

G. Duceppe – Heureusement, je vous promets heureusement que je ne deviendrai pas premier ministre du Canada… Heureusement, ici c’est non seulement Radio-Canada et Pepsi, mais aussi le Bloc.

S. Harper – As long as we do not speak about human rights, environment, social politics, justice, education and health, we share the same values... Oh! I'm not elected yet, I should also speak the other language for a few more days...

18 janvier 2006

Le bonheur des uns...

Simplement se lever le matin pour aller travailler, ça peut passer.

Se lever pour aller travailler le matin… et voir sa blonde retourner se coucher, le sourire aux lèvres, graciée par une école agréablement fermée en raison de routes joyeusement verglacées, ça suscite une certaine envie.

Allez, entends ces ondes : peinture le salon!

13 janvier 2006

Voulez-vous qu’on vous fasse un dessin?

« Ce qui compte en politique, ne le nions pas, c’est l’image. »

Analyse 101
En effet, pour les Cow-boys flagrants, tout est dans le logo…


Le discours des Conservateurs est par conséquent illusoire, puisqu’il est impossible de former un C correspondant au résultat illustré. En acceptant les plans proposés par le logo optiquement mensonger, le seul constat valable est que la résultante serait affreusement tordue, infidèle à l’image montrée.

Par ailleurs, l’analogie avec Pacman est incontestable. Ainsi, lorsque Pacman avalait une grosse pastille, il devenait temporairement invincible et se propageait à toute vitesse vers les fantômes aux reflets radioactifs. Ici, la feuille d’érable représente vraisemblablement cette grosse pastille, toute pleine de glucose, qui lancera Pacman, drapé dans une invincibilité illusoire - et là, l’image le prouve clairement - à toute vitesse vers la droite.

Vous voyez. Tout est clairement dessiné.

10 janvier 2006

Les matins difficiles

Le réveille-matin et moi, nous éprouvons un différend qui ne peut pas s’atténuer. Le dialogue est devenu pénible, irréconciliable. Au début, nous avons fait certains efforts. Maintes fois, je l’ai laissé ruminer ignoblement. Mais ensuite, j’ai dû lui faire comprendre qu’il se méprenait totalement sur le sens de notre relation s’il croyait qu’il lui suffisait de crier pour que j’obtempère aussitôt. Peu à peu, je le crains, la mauvaise foi s’est installée…

Au début, je lui en tins rigueur. Je le négligeais même, parfois. Ça arrive dans les meilleures familles. Nous en avons parlé ensemble. Il me provoquait avec ses aiguilles qui arrivaient trop tôt sur certains chiffres fatidiques. Le matin, il me narguait, je le sentais bien. Je résistais à la tentation de le mutiler, de lui arracher la pile proéminente qui se détachait dans son dos, tel un talon d’Achille mal dissimulé. Il aurait été si facile de le déposséder de son énergie vitale! Pour le bien commun, je me retenais et me répétais combien il était vile de s’en prendre à plus petit que soit.

Notre relation ne pouvait plus continuer. Un jour, impunément, je l’ai remplacé par un plus gros, plus performant, plurifonctionnel et tout… J’attisai sa jalousie et envoyai finalement paître son mince attirail de plastique jaune, translucide, aux oubliettes des cadrans mal-aimés. Une nouvelle relation pouvait naître, sur de bonnes bases solides.

Néanmoins, je refusai de le laisser siffloter doucement au réveil. C’était le cri guttural, la manière forte qu’il me fallait! Lorsque ma blonde et moi emménageâmes ensemble, elle prit soin de souligner que, pour les matins où les horaires coïncidaient, elle serait responsable du réveil, elle qui (à l’aide de son cadran à elle) maîtrisait avec doigté l’art du lever au petit jour, et qui abhorrait la rustre charge émotive de mon radio.

Les horaires s’étant stabilisés, j’ai redéfini mon appréciation du sommeil matinal, ma vision du déjeuner rapide, puis j’ai de nouveau eu recours au réveille-matin. Le cri guttural fit lentement place au bourdonnement d’une radio aux ondes plus ou moins claires.

Hier soir, c’était la fin d’une époque. J’ai cédé : j’allais opter pour le CD. Or, la tâche est ingrate; elle ne peut être confiée à n’importe qui. Quel disque pourrait convenir, sans que ne lui soient associées les représailles de ma mémoire pour ces dérangements matinaux malaisés, mais obligatoires? J’ai cherché rapidement, à la dernière minute. J’ai ouvert un boîtier des Beatles, mais les disques avaient pris la fuite, avec tant d’autres, dans un étui que le froid séparait de moi. Le choix était donc limité. Sur le bureau, j’en pris un au hasard, acheté sans trop de discernement, et le mis dans le gosier du réveil. Je ne poussai même pas la curiosité jusqu’à regarder le titre de la première piste, trouble-fête à venir…

Ce matin, à l’heure convenue, tonitrua la première piste de l’album : « Shut up! »

Incroyable, c’était justement la pensée qui me traversait l’esprit, exaspérant mais nécessaire réveille-matin...

06 janvier 2006

Bienvenue en 2006

La tourtière décante. Une certaine accalmie gastrique s’insinue.

Les vacances s'épluchent. Un lit, c’est tellement confortable le matin.

Étrange période des Fêtes. Neige tombée, autoroute 20 bloquée, vie temporaire de commune dans les Bois-Francs. Arrive un moment où on dirait que les gens se multiplient. Survient un moment où les réunions se sont trop multipliées. On se surprend à prier pour une pause d’intimité.

D’autre part, je suis à mon grand étonnement maintenant pourvu en fait d’outils et prêt à tourner mes propres publicités vantant ma nouvelle scie circulaire, mon ensemble impressionnant de tournevis, mon échelle rétractable multifonctions… Où doit-on s’inscrire au club Canadian Tire? Y a-t-il des rencontres hebdomadaires? (Clarifions les propos : Ces cadeaux seront utiles pour l’ensemble de mon œuvre casanière, je n’ai pas le moindre doute à ce sujet. Tout va bien, pas de polémique.)

Enfin, encore quelques jours à profiter de cette pause presque entièrement écoulée.

Interruption/conclusion

Ma blonde vient de surgir dans le bureau, une feuille coupable entre les mains. Elle corrigeait des textes d’étudiants et une phrase s’est démarquée. L’heureux lauréat a écrit, reproduit tel quel :

« Ils avaient appris que le présidant de l’Afrique, et son allier, le maire de l’Égypte, voulaient la guerre. »