29 novembre 2005

Point de presse!

Bon. En 1990 2005, c’est l’heure des communications.

J’ai décidé de clarifier un peu certaines choses, sur la raison d’être et sur la diffusion de ce blogue (question métaphysique entre toutes… ou sémantique, parce que ce n’est pas très joli comme mot, non?!).

Je ne suis pas un grand fanatique de la psychologie de salon, mais dans ce cas, je crois que ça peut me servir en quelque sorte d’exutoire, de soupape du quotidien... (Cachez ce cliché que je ne saurais voir.) Ou plutôt, peut-être que je tente de m’approprier ma propre vie. Pas un journal intime, du moins. Vous ne regarderez pas Loft Story ici! (Et chez vous non plus d’ailleurs, j'espère, mais ça, c’est un autre débat.)

Je n’écris pas ceci pour un lectorat défini. À vrai dire, je n’ai donné l’adresse de ce site à aucune personne de mon entourage, ni même glissé dans quelque conversation que j’écrivais un ramassis d’inepties, de peccadilles ou de textes géniaux sur des sujets hautement scientifiques ou culturels. J’avoue même ne jamais avoir prononcé le mot blogue de vive voix, jusqu’à maintenant. Donc, vous comprenez, les mots qui s’alignent ici ne s’adressent pas expressément à ma blonde, à tel ami, à ma mère ou à tel collègue de travail. Les gens qui aboutiront ici ne seront pas en terrain connu. Ils y seront parce qu’un hasard les a fait cliquer à droite et à gauche, parce que j’ai eu le culot de laisser des traces sur leurs sites, parce qu’ils ont fait une recherche étonnante sur google, évoquant probablement une perversion sexuelle impliquant Passe-Carreau, un chat et une perruche.

Bien sûr, cette absence totale de propagande(!) dans l’entourage ne favorise aucunement l’essor fulgurant du nombre de commentaires. Je vis bien avec ce fait. C’est l’idée que je me faisais d’un début. C’est certain que j’apprécie le concept du action/réaction (je ne parle pas de la loi de Newton, qui affirme que la table pousse autant sur le livre que le livre sur la table). Néanmoins, les commentaires ne seront pas tirés aux forceps. J’ai toujours été curieux, par contre. J’illustrerai donc mes propos avec cette pensée anecdotique. Par un sucré jour de printemps, je sortis de chez mes parents, avec ma blonde, et constatai que les-voisins-très-gentils-mais-par-qui-tous-les-potins-de-la-mini-ville-passent étaient dehors. L’espace d’un instant, je me suis demandé combien de temps il faudrait attendre avant d’entendre la nouvelle rebondir chez moi ou chez mes parents si, avant d’entrer dans l’auto, je flattais doucement le bedon (très plat) de ma blonde avec un regard attendri de futur papa. L’idée de concocter une rumeur et d’attendre sa prolifération me paraissait assez saugrenue pour être drôle. J’ai plutôt décidé de sourire et de laisser tomber l’idée, pour éviter l'embarras, étant donné que créer une progéniture et répandre mes gènes, ce n’est pas sur ma liste des choses à faire prochainement. Heureusement pour la survie de mon sens de l’humour et de mon couple, ma blonde a trouvé l’idée rigolote. (J’insère maintenant le parallèle, félicitations pour votre patience.) Dans le cas de ce site, je me demande donc si je recevrai les échos de ces écrits dans ma vie, si des gens de mon entourage se perdront jusqu’ici dans les dédales d’Internet.

Je trouve même un peu étonnant d’être assis à écrire ceci, moi qui abhorrais les travaux scolaires du secondaire où on voulait nous faire écrire, de long en large, la démarche que nous avions choisie pour un projet, en y annotant nos états d’âme et tout le tralala. J’ai bien appris la recette. Je donne ce que l’autre veut recevoir. Mais, ça finit par causer un problème; lorsque tu réalises que tu ne sais plus ce que tu veux donner; que tu ne sais plus ce que l’autre veut vraiment recevoir; que tu n’as plus conscience de ce que tu peux bien projeter pour recevoir ce qu’on te donne.

Donc, ne sachant pas ce que vous voulez recevoir, ni ce que je veux donner, je me mets dans une situation qui peut paraître ridicule, mais qui correspond presque à ma définition du danger. J’étale mes contradictions. Exercice peut-être futile, mais qui me semble hautement périlleux, lorsque je réalise que c’est un exploit que je suis incapable d'exécuter dans la vraie vie.

Et là, ma première pensée est de me dire que je ne devrais peut-être pas publier ceci. Ma deuxième : ou peut-être pas longtemps. Enfin, je verrai.

« Choisir le doute comme philosophie de vie, c'est comme choisir l'immobilité comme mode de transport. »
– Yann Martel


Au moins, ça a l’avantage de ne pas être polluant. (En accord avec le protocole de Kyoto.)

Bon! Mais enfin, vous savez, je suis un gars, alors mon père m’a bien appris que les émotions, il ne faut pas trop brasser ça. J'ai bien appris. Je cultive donc les malaises silencieux; c'est la recette miracle, il paraît.

Liste des choses à faire en commençant un blogue :
Donner les raisons pour lesquelles on commence un blogue. O.K., c’est fait.

25 novembre 2005

Joies de banlieue

Vérification rapide : Loto-Québec n’aura pas à s’appauvrir afin de gonfler mon portefeuille, ni celui des autres membres du groupe inusité formé par les automobilistes ayant rempli leur réservoir à St-Hyacinthe, dimanche dernier. Je me posais néanmoins cette question : si on avait gagné 5 ou 10 $, le montant aurait-il été divisé parmi le groupe? Ah! le plaisir de recevoir 25 cents. Les voies de la loterie sont impénétrables.

J’ai pelleté ma première entrée pour la première fois (oui, je suis comme ça, l’été je ne pellette pas mon entrée… et ma vie est truffée de premières...) hier soir. Découvrir les joies du lombago et du bungalow. Ah! 450, tu as vraiment fait de moi l’homme de la maison. Je tonds le gazon; répare le robinet; tire des joints; peinture les plafonds; pose la laveuse et la sécheuse… Vite, essayez de me vendre du chocolat pour les activités parascolaires ou de me faire répondre à un sondage sur les thermopompes!

23 novembre 2005

Dites-m'en plus, c'est à cause de votre mère?

Hier soir, dans l’auto, je slalomais entre les postes, entre deux feux de circulation et je suis tombé sur LE FM parlé de Montréaaaal. J’ai donc eu la joie d’entendre le maire de Huntingdon, Stéphane « Je-réagis-promptement-sur-commande » Gendron, l’homme qui a le charisme de Mom Boucher, l’humilité de Gilles Proulx, les nuances justes du Doc. Mailloux… Bref, il disait, en parlant des C.P.E. et des propositions de la ministre Forget :

« Elle les traite comme du bétail à vaches. »


Oui, oui! Du bétail à vaches!? C’est difficile parfois, s’emporter ainsi, non?

22 novembre 2005

Comment je deviendrai millionnaire

En fin de semaine, les responsabilités inhérentes à la vie de couple m’ont amené à faire une sorte de tour du Québec accéléré chez la belle-famille. Nous avons donc profité du charme (sic.) de l’autoroute 40 jusqu’à Québec, vendredi soir.

Le travail va bien. La mairesse Boucher a été élue. Mom Boucher, ha ha! Quand est-ce que vous partez en vacances? Où exactement? Ah oui? Hum hum. Le souper est bon.

Au retour, détour par Victoriaville :

Le travail va bien. La mairesse Boucher a été élue. Ben oui! On fausse un peu : bonne fête, bonne fête! Hum hum. Le dîner est bon. On refausse. Merci pour le gâteau.

Une anecdote maintenant. Nous revenons donc sur l’autoroute 20 et organisons une beuverie improvisée pour la voiture à St-Hyacinthe (en plein centre-ville, parce que ça ne nous fait pas peur).

Iglou iglou… la voiture semble tout heureuse. J’entre pour payer (c’est mon genre ça, payer pour du gaz).

Jolie commise (!) au téléphone : Ouain, ouain, c’est vrai. Bien, demain… 35?…
Moi (très perspicace, ayant compris que 35, ça s’adressait à moi) : Oui.
Jolie commise au téléphone : O.K. bye!
Jolie commise, sans téléphone, souriant : Désolée, un travail d’équipe. Bonjour, ça va?
Moi (gentil, pourquoi pas?) : Oui, et toi?

Elle répond que oui; passe ma carte dans sa machine; me donne un stylo. On développe une belle relation d'amitié jetable.

Jolie commise : En passant, avec plus de 30 d’essence, on offre un billet gratuit de 6/49…
Moi (Face de stupéfaction, incrédulité, froncement de sourcils à la Colin Farrell) : ?

Voilà donc comment, sans jamais avoir acheté de billet de 6/49, je pourrais devenir un nouveau millionnaire grâce à la-fille-qui-parlait-au-téléphone-à-St-Hyacinthe.

18 novembre 2005

Les grandes divagations groenlandaises

Le Groenland est une superpuissance militaire et économique insoupçonnée, qui enregistre de faramineux profits en opérant un trafic inquiétant de glace d’aréna de curling. Partout? Que nenni!

Hiver 1998. Je m’en rappelle comme si c’était en 1997. Dans plusieurs petites villes du Québec, dont la mienne (qui préfère demeurer incognito, les petites villes étant souvent gênées), plusieurs émeutes éclatèrent lorsque des hordes de personnes âgées, armées de pouding au riz et de rouleaux à pâtes, manifestèrent (disons-le) sauvagement afin de sauvegarder leur centre de curling. Les médias quebecoriens fermèrent les yeux, grassement payés par une commandite alléchante. Devant ce mécontentement horripilant, Dieu et Colette-la-miss-météo-rebelle fomentèrent un plan ingénieux (ok, diabolique aussi, je voulais vous évitez le cliché transformé en oxymore) qui consistait à étendre sur les régions instables, un tapis de glace afin de redonner au curling toute l’attention et le replonger dans ses brillantes années de gloire (rappelons-le : 1973 et 1988). Le verglas envahit alors la Montérégie, pour la punir de ses péchés. Le verglas devait tomber pendant 40 jours et 40 nuits, mais la pluie gelée était en rupture de stock au royaume des cieux. Leur plan fonctionna par contre au-delà de leurs espérances nébuleuses.

Devant une injustice aussi floue et un début d’histoire aussi mal défini, je compris. Ma vocation était écrite dans le ciel avec des bâtons de golf sur une grande toile de tôle corrodée. Des ovnis bienveillants, en plastique recyclé, éclairaient le message : « Le Groenland te réclame. Le salut de ses pingouins réduits à l’esclavagisme passe par ton implication politique. Tu as un monde à sauver, bonhomme. Alea jacta est. » À l’époque, ne parlant que le latin, je déchiffrai donc la première partie et décidai ensuite d’accepter le rôle qu’on m’offrait si pédagogiquement.

Ma quête groenlandaise était née. Je rêvais donc un impossible rêve, portais le chagrin des départs (mais pas trop), brûlais d’une possible fièvre (bien sûr) et partais où personne ne part.

Le chemin qui me mènerait jusqu’à la libération du Groenland serait pavé de bonnes et moins bonnes intentions. Il fallait donc mettre mes mitaines et atteler les écureuils volants. J’enfilai mes cuisses d’acier. La route allait être longue et ardue.

(Ah! tiens c'est comme ça que ça commençait, finalement...)

07 novembre 2005

À demain qui vient toujours un peu trop vite

(Partez la musique, je fais une brève mise en situation...)

Il y a de cela presque longtemps (après l’extinction des dinosaures, mais avant les fusions municipales), j’avais mis le cap sur Ottawa, pour aller y chercher un bout de papier dispendieux. Au cours de la dernière année, le papier obtenu en bonne et due forme, Hull (l’arrondissement néo-gatinois fusionné) fut déserté. Dans le lot des nouveaux diplômés, je quittai mon appartement (garçon, je vous reprendrais bien un de ces petits euphémismes...) moyen. C’était le retour au pays natal, dans la Montérégie mal connue, fourre-tout hétéroclite de villes éparses et presque interchangeables.

(Fin de la musique, decrescendo...)Ainsi donc, ce samedi, on a ratissé un peu, et on a réussi à attirer assez de personnes, de Sudbury à Montréal (Toronto n’est pas venue, Lévis était déjà rapatriée) pour partager une fondue arrosée de quelques bouteilles de rouge puis finalement de Molson Ex (un cépage que je connaissais mal).

Une guitare est apparue. On a faussé en chœur sur Saskatchewan, on a écorché les oreilles de Richard Desjardins, on a permis à Joe Dassin de ressusciter le temps d’une chanson.

Belle soirée, vraiment. Sauf peut-être pour Richard Desjardins. Mais on ne lui a pas lancé de trophée sous prétexte qu'il n'était pas là.

(Construction de l'image personnelle : plus tard quand vous croirez que je suis un sale intello, ceci vous permettra de constater que je peux aussi avoir du plaisisr dans les petites choses simples de la vie.) 

04 novembre 2005

Et si on commençait...

Cher Groenland, cher groupe (quel optimisme),

Ceci est une première. Sûrement pas une première mémorable, mais une première tout de même. Vous pouvez vous asseoir. Mais je prône la liberté : lisez debout si vous préférez.

J'éprouve le syndrome du blogue blanc. Évidemment. (Quelle belle adaptation des expressions figées et des nouvelles technologies.)

Je n'ai pas réussi à identifier la raison pour laquelle je veux écrire ici. Je ne fais pas de voyage extraordinaire pour lequel je souhaite montrer mes photos de couchers de soleil, je ne suis pas sur le point de trouver un vaccin contre la grippe aviaire, je n'éprouve pas non plus le besoin de montrer que mon nombril est plus beau que celui des autres. Dommage, non? Mon absence de réponse est la seule réponse que je peux fournir aux questions que vous ne vous posez même pas. Merveilleux, pas vrai? Les raisons suivront (peut-être) lorsque je les aurai assemblées; présentement, c'est flou et très éloigné de Descartes.

Je ne vous ferai pas le plaisir de vous pulvériser toute l'information qui pourrait me définir non plus, pas dans cet immédiat-ci et peut-être pas tantôt non plus. Je n'en ressens pas le besoin, je ne veux pas de vote pour être sauvé et avoir un album facile à vendre... J'y vais au compte-goutte avec ces affaires-là.

Alors, on s'entend pour un salmigondis (Dictée des Amériques, Marie-Claire Blais) de cossins (pas celui-ci, par contre) plus ou moins pertinents. Qui a dit vessie psychique partielle? D'accord, je seconde.

Je n'offre pas de garanties sur la fréquence exemplaire des mises à jour. Pas de remboursements, non plus. Quelle bonne aubaine! vous n'aviez pas payé...

À la prochaine, si ça vous le dit.

Sinon, je ne le saurai probablement pas; vous voyez comme tout s'arrange.